Il est maintenu en poste malgré un rapport d’audit l’accablant: Le directeur de l’unité ADE de Tébessa est-il au-dessus des lois ?

Il est maintenu en poste malgré un rapport d’audit l’accablant: Le directeur de l’unité ADE de Tébessa est-il au-dessus des lois ?
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Des sources proches de l’Algérienne des eaux croient savoir que la liste des préjudices, dont nous faisons état ici, est loin d’être exhaustive et s’étonnent que la direction générale de cette entreprise n’ait pas encore pris des mesures, même conservatoires, à l’encontre du directeur visé par le rapport d’audit.

Déjà accusé de violence verbale et de harcèlement moral par deux de ses plus proches collaborateurs, le directeur de l’unité de l’Algérienne des eaux de Tébessa risque de s’attirer les foudres de sa hiérarchie pour mauvaise gestion et dilapidation des deniers publics, cette fois, suite à la divulgation, le 6 mars dernier, des résultats d’un audit interne demandé par les responsables de la zone territoriale de cette entreprise.

Comme indiqué dans la correspondance plutôt sévère qu’ont adressée les auditeurs désignés au chef de division “appui aux activités” et au chef de division “service public de l’eau” de l’ADE, et dont nous avons pu nous procurer une copie, il est clairement établi que le directeur d’unité en question a usé et abusé de sa position pour commettre bon nombre d’irrégularités dans l’application des procédures de gestion.

Au nombre des réserves émises au chapitre de la comptabilité et des finances, les auteurs de l’audit signalent des dépenses pour le moins extravagantes, comme l’achat, sans l’accord de la direction générale de l’ADE, de 10 tablettes d’une valeur de 313 581 DA au profit de certains cadres de la wilaya de Tébessa, on ne sait à quel titre.

LG Algérie

Il est signalé encore l’acquisition, toujours sans l’accord de la hiérarchie et sans le respect des procédures en vigueur, de divers aménagements et autres immobilisations, le tout pour un montant de 23 306 251 DA.

Le rapport d’audit révèle d’autres irrégularités toutes aussi graves les unes que les autres dans la gestion de la caisse de régie ainsi qu’au chapitre des dépenses de restauration et d’hébergement par exemple, où “il n’est pas fait mention de l’objet des réunions ou la nature ou des circonstances des réunions” qui les ont occasionnées. On constate également, et toujours au détriment de l’entreprise des eaux, des dépassements dans les opérations de recrutement régularisées très tardivement pour la plupart, notamment celle qui a concerné en hors organigramme d’un(e) contrôleur(se) de gestion de niveau 3. Des dépassements qui ont indifféremment cours dans l’attribution des salaires et autres primes d’émulation, qui ne sont pas distribuées équitablement, quand elles le sont, ou dans celle des frais de mission pris en charge par la DG de l’ADE, relèvent les auditeurs. Accablant le directeur de l’unité et l’exposant à des poursuites judiciaires, si ce n’est au licenciement pur et simple pour gestion anarchique, le rapport d’audit en possession de Liberté dresse un véritable réquisitoire à l’encontre de ce dernier, lorsqu’il aborde le chapitre des fonctions “administration et moyens”, s’agissant de la tenue des registres réglementaires d’inventaire et d’ouverture des plis.

À ce propos, il est spécifiquement écrit que “la commission d’ouverture des plis (de l’unité, ndlr) établit des procès-verbaux pour les offres sans plis fermés”, en prenant soin de signaler que “des offres sont transmises par fax, le principe de l’anonymat n’est pas respecté, comme le prescrit l’article 51 du code des marchés publics”. Et de souligner plus loin, sans mentionner leur montant, que des dépassements sont enregistrés dans les achats effectués dans le cadre des conventions signées avec les fournisseurs en 2015. L’estocade est finalement portée au directeur en question, lorsque l’auditeur interne relève coup sur coup qu’à l’unité ADE de Tébessa du matériel, tel que des dizaines de compteurs d’eau récupérés, est livré à l’abandon et que des appareils téléphoniques de fonction sont mis à la disposition de responsables externes à l’entreprise et d’élus locaux. Des sources proches de l’Algérienne des eaux croient savoir que la liste des préjudices, dont nous faisons état ici, est loin d’être exhaustive et s’étonnent que la direction générale de cette entreprise n’ait pas encore pris des mesures, même conservatoires, à l’encontre du directeur visé par le rapport d’audit.