«Mamako mamassa, mako makossa !» Qui ne se souvient pas de ce légendaire début de chanson suivi d’un tout aussi légendaire solo de saxo ! L’auteur de ce super tube africain est bien sûr Manu Dibango, un artiste dont on se souvient aussi qu’il s’est produit en Algérie.
Manu Dibango célèbre cette année ses soixante ans de musique. En cette occasion, l’artiste camerounais a donné vendredi un concert unique à Abidjan, capitale de la Côte d’Ivoire. Pendant près de deux heures de spectacles, l’auteur de Soul Makossa (1972), énorme tube planétaire qui lui avait ouvert les portes des Etats-Unis, a offert un véritable récital de saxophone. Le public du palais des congrès de l’Hôtel Ivoire d’Abidjan n’a pas résisté aux titres comme Somaloba ou Sango, reprenant en chœur les chansons.
«Je suis très heureux, je souhaite ça à d’autres artistes d’arriver à 60 ans et d’être aimés par un public et par les artistes», a déclaré à l’AFP le chanteur âgé de 85 ans. Interrogé sur sa capacité de tenir encore sur scènes malgré le poids de l’âge, l’artiste a répondu : «cette force, je la tire du public.»
Le musicien a déjà séjourné en Côte d’Ivoire dans les années 1970 où il a dirigé pendant plusieurs années l’orchestre de la RTI.
A cette époque, ce pays était la plaque tournante de la musique africaine et a vu éclore des chanteurs comme les Maliens Salif Keita, Amadou & Mariam ou le Guinéen Mory Kanté.
«C’est un honneur de revoir Manu Dibango en Côte d’Ivoire, plus de 40 ans après», a déclaré le ministre ivoirien de la Culture Maurice Bandama.
Pour la star ivoirienne, Aïcha Koné, qui a appris à ses côtés, «Manu Dibango est une école».
Emmanuel N’Djoké Dibango, dit Manu Dibango, le saxophoniste et chanteur camerounais de world jazz, est né le 12 décembre 1933 à Douala. Le 3 février 2009, Manu Dibango avait assigné en référé les maisons de disques de Michael Jackson et de Rihanna pour avoir utilisé sans autorisation le thème de Soul Makossa. Finalement la procédure se solde par un arrangement financier à l’amiable. Manu Dibango, surnommé parfois «Le Baobab», c’est huit décennies dont six consacrées à la musique. Il est une des personnalités les plus marquantes de ces 50 dernières années. Père de la world musique, premier disque d’or d’un artiste africain aux Etats-Unis avec Soul Makossa qui n’en finit plus d’être samplée par tout.
Lors d’un de ses concerts à Alger, quelqu’un avait sifflé dans la salle. «vous croyez que ça c’est un sifflet ? Voilà comment on siffle !» avait fait remarquer Manu Dibango on lançant «un vrai sifflet». Le public avait apprécié cette réaction d’un vrai Africain. C’est ça, Manu Dibango !
Kader B.