Il est le personnage le plus controversé du FLN,Djemiai fait campagne pour Saâdani

Il est le personnage le plus controversé du FLN,Djemiai fait campagne pour Saâdani
il-est-le-personnage-le-plus-controverse-du-flndjemiai-fait-campagne-pour-saadani.jpg

Mohammed Djemiai membre du comité central et vice-président de l’APN

Le choix porté sur Amar Saâdani pour succéder à Belkhadem, malgré toutes les accusations de corruption, fait dire aux observateurs que le FLN est dirigé par un club de milliardaires dont Mohammed Djemiai fait partie.

Plus de trois mois après la destitution de l’ex-secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, le FLN n’arrive pas à convoquer une session extraordinaire du comité central pour élire un successeur à M.Belkhadem. Est-ce pour autant que les différentes parties en conflit se laissent décourager par les divergences qui sont toujours vivaces?

Le personnage le plus controversé du FLN, membre du comité central et vice-président de l’APN, Mohammed Djemiai, accusé d’avoir une «certaine influence grâce à l’argent» se dit confiant que la crise de l’ex-parti unique sera dépassée «dans les prochains jours».

«Toutes les conditions sont réunies pour convoquer une session du Comité central et élire un nouveau secrétaire général. Plusieurs cadres se sont portés candidat pour ce poste et le comité central est souverain dans son choix», a-t-il déclaré, hier, plaidant pour que le successeur de Belkhadem soit issu de l’urne à bulletins secrets, comme cela fût le cas pour la destitution de l’ex-secrétaire général. Pour notre interlocuteur, joint au téléphone, le FLN a besoin, dans les conditions actuelles, d’élire une nouvelle tête dans les plus brefs délais.

«Le FLN est majoritaire dans les APC, les APW et l’APN. En 2014, il aura une élection présidentielle décisive et le FLN doit jouer un rôle efficace», a-t-il ajouté. Pour jouer ce rôle, au risque de se voir confiné dans celui de comité de soutien au candidat du système, le parti doit élire un SG. Qui sera donc la nouvelle tête du FLN?

Mohammed Djemiai a affiché son soutien publiquement à l’ancien président de l’APN, Amar Saâdani, qui aurait détourné 3 200 milliards de centimes de l’argent de l’agriculture. Ce choix porté sur Saâdani, malgré toutes les accusations de corruption, a fait dire aux observateurs que le FLN est dirigé par un club de milliardaires dont M. Djemiai fait partie. Ce dernier se défend de cette accusation et défend l’ancien président de l’APN.

Il souligne d’abord, qu’il est membre du comité central et qu’il a le droit de donner sa voix «par conviction» au candidat de son choix.

«Je donne ma voix à celui qui peut résoudre la crise», a-t-il dit, estimant que M.Saâdani peut être «l’homme de la situation».

Selon lui, «ceux qui accusent Saâdani de corruption sont les gens qui ont propagé la corruption». «Ces accusations ne sont pas fondées. Sinon, que fait le ministère de l’Agriculture? Ces gens n’ont aucune preuve de ce qu’ils avancent. S’ils ont des preuves, qu’ils les présentent devant la justice», a-t-il lancé, soulignant que Amar Saâdani a «une bonne réputation». Mohammed Djemiai est accusé aussi, par certains membres du comité central, d’avoir accédé d’abord à la qualité de membre de cette instance, puis au poste de président du groupe parlementaire du FLN et ensuite au poste de vice-président de l’APN grâce à l’argent «sale». A ces accusations, notre interlocuteur répond en précisant que «dans tous les pays du monde, la politique n’est le monopole de personne, ni d’aucune catégorie de la société».

«La politique rassemble des idées et a besoin de tous les avis de toutes les catégories de la société: médecins, avocats, journalistes, entrepreneurs…», a-t-il expliqué, avant de préciser qu’il a rejoint la politique lorsqu’il a été élu pour la première fois à l’APN à l’âge de 27 ans.

Il ajoute qu’il n’y a aucune entreprise qui porte son nom et qu’il n’a jamais eu un registre du commerce. «J’appartiens à une famille qui a une entreprise d’investissement qui emploie 860 travailleurs et qui est gérée par mes frères. Moi qui suis diplômé de l’Université algérienne, j’ai eu des idées avant d’appartenir à cette famille et j’ai entamé la politique à l’âge de 27 ans. J’ai occupé le poste de vice-président de l’APN pendant 8 ans», a-t-il indiqué.

Notre interlocuteur ajoute que «personne ne peut utiliser cette situation pour me salir».

«S’ils ont une dent contre moi, qu’ils viennent pour débattre», a-t-il encore lancé.

A la question de savoir pourquoi les observateurs estiment que le FLN est menacé par les puissances de l’argent qui ont réussi à l’investir, M. Djemiai a indiqué qu’il s’agit d’une fausse idée. «Je mets cette accusation dans le registre des mensonges et du dénigrement», a-t-il conclu.