Les copieurs sont partout !
constat n Le plagiat, cette forme de contrefaçon qui consiste à copier intégralement ou partiellement un auteur ou un créateur, est devenu, ces dernières années, un véritable sport national.
En effet, la pratique est tellement répandue dans notre pays qu’elle s’est banalisée ou presque, puisque rares sont ceux qui s’étonnent de cette situation. «Tout le monde fait ça de nos jours, tous les moyens sont bons pour réussir», affirment d’aucuns. S’il est vrai que les «plagieurs» ont de tout temps existé chez nous comme ailleurs, particulièrement dans le domaine artistique, il n’en demeure pas moins que leur nombre a sensiblement augmenté depuis l’avènement d’Internet. Profitant de la disponibilité des contenus sur le Web et des facilités offertes par l’outil informatique, beaucoup ont cédé à la tentation : celle d’avoir tout sur un plateau sans fournir le moindre effort sinon celui d’utiliser l’option copier-collier disponible sur n’importe quel clavier.
«Pourquoi se compliquer l’existence quand on peut faire simple ? On ne fait de mal à personne quand on copie un travail, on ne peut quand même pas qualifier ça de délit !», se justifient-ils le plus souvent. Mais ce qu’ils feignent d’ignorer, c’est que leur agissement a tout d’un vol en ce sens qu’ils s’approprient des travaux qui ne leur appartiennent pas, ce qui constitue une infraction aux yeux de la loi. Malheureusement, la justice ne s’est pas intéressée jusque-là au phénomène, d’où la multiplication des cas. Aujourd’hui, le plagiat n’est plus l’apanage des artistes en manque de notoriété comme c’était le cas par le passé. Désormais, les copieurs on les trouve un peu partout, particulièrement au niveau des universités et autres grandes écoles. A en croire certaines estimations, une bonne partie des mémoires de fin d’études et autres thèses soutenues au cours des dernières années ne sont ni plus ni moins que des copies conformes de travaux de recherche réalisés par le passé. Le plus grave dans cette histoire est que même les enseignants recourent à ce procédé. La presse nationale rapporte régulièrement des cas de ce genre. Face à l’ampleur prise par cette pratique, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a été amené à mettre en place le Conseil national d’éthique et de déontologie, qui a rédigé une charte qui oblige, entre autres, le chercheur universitaire à «respecter le travail d’érudition de ses collègues et les travaux des étudiants et en créditer les auteurs».

Cependant, tout le monde est unanime à reconnaître qu’il faut beaucoup plus qu’une charte pour freiner un tant soit peu le plagiat au sein de nos universités. A franchement parler, le mal est beaucoup plus profond qu’on le pense, sachant que même les élèves du cycle primaire plagient désormais !
Kamel Imoula