Il est condamné à 46 ans de prison : retour sur les affaires Ouyahia

Il est condamné à 46 ans de prison : retour sur les affaires Ouyahia

Cité dans plusieurs affaires de corruption qui remontent à l’époque du président déchu Abdelaziz Bouteflika, l’ancien premier ministre Ahmed Ouyahia accumule déjà pas moins de 46 ans de réclusion.

Le début de la fin de l’ancien bras droit de Bouteflika remonte au mois de mai 2019, dans le contexte du soulèvement populaire Hirak. Après avoir déposé sa démission le lundi 11 mars 2019, il fut convoqué par la justice pour la première fois le 26 mai de la même année.

Un mois après, soit le mercredi 12 juin, il avait été convoqué par un juge de la Cour suprême. Il est ressorti en début de soirée dans un fourgon cellulaire direction la prison d’El-Harrach, où ils sont déjà incarcérés plusieurs hommes d’affaires et oligarques inculpés dans le cadre d’affaires de corruption.

Montage automobile et campagne de Bouteflika

Le premier verdict de première instance le condamnant à 15 ans de prison ferme fut rendu le 11 décembre 2019 par le tribunal de Sidi M’hamed. Il s’agit du vaste procès de corruption lié aux marchés du montage automobile en Algérie et au financement de la campagne électorale de Bouteflika.

Plusieurs autres hauts responsables ont été également condamnés en première instance dans le cadre de ce procès. Il s’agit entre autres d’Abdelmalek Sellal (12 ans), Mahdjoub Bedda et Youcef Yousfi (10 ans), Abdeslam Bouchouareb (20 ans).

Il aura fallu attendre jusqu’au début de l’année en cours pour que ces peines soient confirmées. En effet, la Cour d’Alger avait condamné en appel le 28 janvier, l’ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia à une peine de 15 ans de prison ferme.

Les Affaires Ali Haddad et Mahieddine Tahkout

Le 3 novembre 2020, Ouyahia avait été condamné par la Cour d’Alger à une peine de 8 ans de prison ferme. Il s’agit du procès de l’homme d’affaires Ali Haddad qui avait alors écopé d’une peine de 12 ans de prison ferme. Ces verdicts sont rendus définitifs une année après.

En effet, 10 novembre dernier, et après avoir prononcé les accusations définitives à l’encontre des autres accusés dans cette affaire, la Cour suprême a rejeté, dans la forme et dans le fond, les pourvois en cassation contre Ouyahia, Sellal et le principal accusé Ali Haddad.

Cependant, les soucis de l’ancien premier ministre avec la justice sont loin d’être finis. Une autre affaire liée à l’automobile l’a également rattrapé en juillet 2020. Il s’agit de l’affaire de Mahieddine Tahkout poursuivi pour plusieurs affaires liées à la corruption et condamné à 16 ans de prison ferme, assortie d’une amende de 8 millions de dinars.

En première instance, le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger avait alors condamné Ouyahia une peine de 10 ans de prison ferme et 500.000 DA d’amende. Quelques mois plus tard, soit le 18 novembre de la même année, la Cour d’Alger avait réduit en appel cette peine à 5 ans de prison ferme.

Melzi, Condor et foncier touristique à Skikda

Fin novembre 2020, Ouyahia avait également été condamné à 5 ans de prison ferme assortie d’une amende de 2 millions de Da pour l’octroi d’indus privilèges aux frères Benhamadi, propriétaires du Groupe Condor.  En février dernier, ce verdict avait été confirmé en appel par la Cour d’Alger.

Condamné en compagnie de Sellal, les deux accusés ont été poursuivis pour octroi de privilèges injustifiés au Groupe Condor et ses filiales, dont des facilitations pour la réalisation d’une usine de fabrication de médicaments  »GP Pharma » dans la nouvelle ville de Sidi Abdallah (ouest d’Alger).

Une autre peine de 7 ans de prison ferme avait été confirmée par la Cour d’Alger en mars dernier contre Ouyahia. Il s’agit cette fois-ci du procès de l’affaire de pillage du foncier touristique dans la wilaya de Skikda. La Cour l’a également condamné à une amende d’un million de dinars.

Tout ne s’arrête pas là ; le 17 septembre dernier, Ahmed Ouyahia a été condamné à une peine de 6 ans de prison ferme assortie d’une amende d’un million de dinars dans l’affaire de l’ex-directeur général (DG) de la résidence d’État « Sahel », Hamid Melzi.