Mokhtar Belmokhtar a revendiqué la prise d’otages de In Amenas
Ainsi, la crise au Mali prend une grave tournure dont les plus néfastes conséquences seront subies par l’Algérie.
De hauts responsables militaires et des services de renseignements américains envisagent d’inscrire sur une liste secrète des personnes à «tuer» le nom de Mokhtar Belmokhtar, qui a revendiqué l’attaque contre le site gazier d’In Amenas, a rapporté le Wall Street Journal hier.
Ajouter son nom à cette liste impliquerait une expansion militaire importante des Etats-Unis dans le nord-ouest de l’Afrique, à travers une extension des frappes de drones et des opérations de contre-terrorisme, a ajouté le quotidien américain, citant des responsables américains s’exprimant sous couvert de l’anonymat.
Ainsi, la crise au Mali prend une grave tournure dont les plus néfastes conséquences seront subies par l’Algérie qui partage plusieurs dizaines de kilomètres de frontières avec ce pays. C’est particulièrement une perspective pour Africom qui vient d’ailleurs d’initier son implication directe dans ce qui se passe au Sahel en envisageant d’inscrire ce chef terroriste sur la liste des personnes à abattre.
Cette sortie n’est pas anodine, pensent des observateurs, elle renseigne sur les intentions réelles des Américains à s’inviter directement sur le terrain. C’est dire qu’une fois le rôle des soldats français qui avancent vers les frontières algériennes terminé, les USA entrent en scène sous prétexte de combattre les réseaux terroristes.
Citant des responsables américains s’exprimant sous couvert de l’anonymat, le même journal souligne, qu’«un tel effort pourrait s’appuyer sur les unités des forces spéciales de l’ANP, avec l’aide de la CIA».
D’ailleurs, «Washington prévoit d’installer une base destinée à accueillir des drones dans le nord-ouest de l’Afrique afin d’améliorer la surveillance des groupes islamistes dans la région».
Selon un responsable américain, cité par l’AFP, Mokhtar Belmokhtar, qui est considéré comme une menace pour la France, notamment après l’intervention de cette dernière, est à présent la cible des USA. Cette guerre sans images prépare certainement une présence occidentale plus dense. Même avec l’intervention des soldats français sous prétexte de chasser les terroristes, qui n’arrivent pas à voir le bout du tunnel.
L’ingérence de l’Elysée a donné naissance à de nouvelles donnes au profit des groupes terroristes, prises très au sérieux par les services de sécurité qui, habitués aux situations d’insécurité les plus complexes, sont sur le point de dégager un plan stratégique pour y faire face. Selon des sources sécuritaires, le pire n’est plus à craindre, puisqu’on est en plein dedans. L’attentat suicide et l’arrestation de deux terroristes portant des ceintures explosives, renseignent, à ne pas en douter, sur le contexte «embrouillé», rendant implicite l’Afghanisation du Mali qui ne sera pas sans conséquences sur les pays de la région, du fait que le noyau dur d’Al Qaîda au Maghreb islamique est implanté au nord du Mali où, au lendemain des «tirs fratricides» entre soldats maliens, des mesures de sécurité ont été renforcées.
Ces donnes sous forme d’un scénario bien étudié se déroulent en lieu et temps précis pour faire intervenir les forces onusiennes devant remplacer les soldats français donnant ainsi l’opportunité d’installer des bases «non africaines» au Mali.
Le rythme des événements, parfois surprenant, s’annonce avec la visite en Algérie du ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov prévue le 11 février prochain où il est question d’aborder la situation au Mali.
Dans ce même contexte, le porte-parole de la diplomatie russe Alexandre Loukachevitch indique que le ministre russe a déjà eu à s’entretenir avec son homologue algérien au sujet du Mali et le règlement de la crise au Proche-Orient.
