Les travaux de réalisation de ce qui devait servir de siège régional à la défunte garde communale sont achevés depuis le mois de juillet dernier. Ce denier est situé sur le chemin de wilaya (CW 33) qui va d’El Barki à Es-Sénia.
En attendant qu’elle trouve preneur, la structure qui a coûté à la collectivité des milliards et des semaines de travail, et probablement des accidents de travail, et des licenciements, sert de pigeonnier.
En effet, après la dissolution du corps de la Garde communale, le siège est toujours vide selon le gérant de l’entreprise chargée du projet. De nombreux cadres de la Police et de la Gendarmerie nationale ainsi que de la daïra ont visité les lieux, sans que la wilaya ne décide, finalement, qui devra bénéficier de ce bâtiment achevé à 100%.
La bâtisse comprend trois étages composés de plusieurs bureaux et d’une salle polyvalente, réalisés selon les normes internationales. Selon la fiche technique du projet, l’infrastructure a coûté à l’Etat douze (12) milliards de centimes. Selon un agent de l’entreprise rencontré sur place, nous avons appris que l’on attendait juste la remise des clefs et depuis le mois de juillet. « Nous assurons le gardiennage de ce bâtiment flambant neuf, mais j’ai peur que cette bâtisse neuve soit détériorée par les pigeons».
D’autre part, la route qui mène vers ce bâtiment avait été pratiquement fermée à la circulation pour faire passer des canalisations du réseau d’assainissement, qui n’avaient pas été fait, en temps opportun, ce qui fait que le CW 33 qui avait été récemment revêtu en béton bitumineux a été décapé, et la tranchée comblée par de la terre, ce qui est contraire aux instructions données par la wilaya.
Lors des travaux, qui avaient été effectués le 14 octobre, le gérant de l’entreprise nous avait déclaré : «Les ouvriers travaillent à l’aveuglette, vu le manque de plans et de cartographie du terrain, et des réseaux. Un grand déficit de planification est constaté dans ce sens. Comment peut-on creuser une route sans savoir la nature des réseaux qui passent sous cette route ?»
Nous avons également appris, à la surprise générale, des ouvriers, que des câbles électriques de 30.000 volts ont été retrouvés, enterrés. «Fort heureusement, le chauffeur de l’engin était vigilant. L’autorisation délivrée par la DVC nous permet de fermer cette route pour deux jours seulement, mais à ce rythme-là, il faudra travailler et agir avec prudence pour ne pas mettre la vie des ouvriers en danger », nous avait déclaré le responsable pour dénoncer les travers d’une gestion anarchique de l’urbanisme et de constructions.
Une fois encore, on note l’absence d’information et d’organisation remarquée dans ce genre de projet, où aucune coordination n’est constatée entre les parties intervenantes. Ce manque d’information est à l’origine de temps perdu et des travaux bâclés, car qui voudrait s’aventurer en creusant un terrain où sont enterrés des câbles électriques de haut voltage ?
En dépit de ces aléas, des efforts déployés, des risques et de l’argent dépensé, la bâtisse trône majestueusement sur le CW 33, attendant qu’une décision soit prise pour son affectation. Le responsable nous avait affirmé que tour à tour, la daïra voulait y installer ses services techniques, et que la Sûreté de wilaya et la Gendarmerie nationale convoitaient également la bâtisse.
Mohamed Hamza