Au total, le mis en cause a détourné 740 tonnes de ciment qu’il a revendu au marché noir. L’enquête déterminera également comment il avait obtenu un agrément alors qu’il était repris de justice.
Un président d’une association religieuse a été interpellé dans la région de M’sila pour avoir escroqué deux grandes cimenteries du pays afin de rénover une mosquée baptisée au nom d’Ali-Ben-Abi-Taleb et d’effectuer des travaux d’extension du logement de fonction et des salles d’ablution. Mis en cause pour faux et usage de faux, abus de confiance et spéculation, cet individu, âgé de 50 ans, opérait depuis l’année 2009 quand son organisation avait annoncé les travaux de restauration et de rénovation de ce lieu de culte. Des travaux qui n’ont jamais vu le jour, puisque le mis en cause a détourné 37 bons de ciment, à raison de 20 tonnes par bon.
Au total, 740 tonnes de ciment ont été détournées par ce trafiquant au niveau des cimenteries de Sour El-Ghozlane (Bouira) et Aïn Touta (Batna). La valeur marchande avoisinerait 600 millions de centimes et le ciment était carrément détourné vers le marché informel par cet escroc arrêté la main dans le sac. Plus grave, il cédait cette marchandise à des prix astronomiques sur le marché noir où le ciment a enregistré une pénurie depuis quelque temps.
Ce malfrat utilisait une autorisation de réalisation des travaux d’extension de ladite mosquée à des fins de spéculation. Il a, en outre, imité la signature des chèques bancaires du comptable de ladite association religieuse pour accomplir la transaction d’achat de ciment et le vendre au marché parallèle. Lors de son arrestation, les gendarmes de Bouti-Sayah (Sidi-Aïssa) ont réussi à récupérer le cachet rond du président de cette organisation et sa griffe, un cachet rectangulaire portant le nom de cette mosquée, un carnet de chèques de la Banque agricole et du développement rural (Badr) et le récépissé de déclaration pour constituer une association religieuse. L’enquête de la Gendarmerie nationale a été déclenchée suite à une plainte déposée par la Direction des affaires religieuses de M’sila. Mais, lors des investigations menées, les gendarmes ont identifié cet individu comme repris de justice. En effet, confirme notre source, il avait déjà été condamné pour association de malfaiteurs par le tribunal de Djelfa et pour plusieurs vols par le tribunal de Bouira.
D’où cette question : comment cet escroc a pu se procurer un agrément d’une association religieuse alors qu’il était repris de justice ? Là aussi, révélera notre source, l’enquête situera les responsabilités, tant au niveau de la Direction de la wilaya qu’au niveau de ladite association.
Présenté devant la justice, cet individu a été placé sous mandat de dépôt, en attendant de déterminer les circonstances dans lesquelles il avait obtenu l’agrément, d’une part, et les fonds qu’il avait collectés au sein des citoyens pour engager des travaux qui n’ont jamais eu lieu.
F B