On ne peut pas parler de Faouzi sans penser à son fameux match à Khartoum. Ce jour-là, l’enfant de Bordj Ménaïel a été tout simplement le héros de toute une nation.
Son sang-froid, son physique, son talent, et surtout son « Je-m’en-foutisme » ont permis à l’Algérie d’aller au Mondial après 24 ans d’absence. Ces mêmes qualités peuvent l’avantager par rapport à son « rival » qui, lui, connaît une baisse de forme depuis quelques mois.
Le gardien du Mouloudia d’Alger est compétitif. Il a enchaîné ces derniers mois de très bonnes prestations avec son club et a fait preuve de beaucoup de lucidité, de calme et surtout de professionnalisme. Il est plus que jamais proche de prendre sa revanche sur celui qui lui a pris sa place, ou plutôt, celui auquel il a offert sa place sur un plateau doré. Quoi qu’il en soit, Chaouchi dit qu’il a changé, qu’il ne refera plus les mêmes erreurs, qu’il a bien appris la leçon… Aujourd’hui, il veut redevenir ce qu’il était : le « number one » des Fennecs. Le joueur en a les qualités, mais a-t-il la volonté nécessaire de le faire ?
Il sait que c’est sa dernière chance avec les Verts…
Beaucoup disent que Chaouchi a été lésé, sous-estimé ou bien qu’on a été trop sévère avec lui en équipe nationale, mais la vérité est que jamais un joueur n’a bénéficié d’autant de chance que lui. Il y a eu d’abord Saâdane qui l’a puni après son comportement d’après-match en ½ finale de la CAN face à l’Egypte (défaite 4 buts à zéro). Ce jour-là, Chaouchi a été expulsé bêtement et a fait un carnage dans les vestiaires après le match. Repêché avant la Coupe du monde et même titularisé lors du premier match, Faouzi récidive encore. Il a tout bêtement insulté le Dr Chalali qui l’a empêché de jouer le deuxième match à cause de sa blessure au poignet. Banni de l’EN pendant presqu’une année, Benchikha a décidé de le rappeler pour le match du Maroc à Annaba. Faouzi a encore fait des siennes et a tenté de frapper un garde-matériel à cause d’une histoire d’un… maillot. Marre de lui, Raouraoua dira basta et prit la décision de le radier à vie de la sélection. Chaouchi décida dès lors de ne plus penser aux Verts. Il a su que c’était fini pour lui…
La confiance du Coach Vahid
La nomination de Vahid Halilhodzic à la tête de la sélection nationale a ressuscité l’espoir chez lui. Chaouchi fera le nécessaire pour attirer l’attention du coach vers lui (il faut avouer que la presse a été pour beaucoup). Une fois c’est fait, il n’avait qu’à étaler sa classe et montrer son talent. Le Bosniaque, et après de longues hésitations, décide de le convoquer et de lui donner sa chance, comme il l’a fait avec les autres. Et là, il faut signaler qu’il s’est porté garant devant Raouraoua et a pris la responsabilité quant à cette décision. Aujourd’hui, Faouzi Chaouchi figure dans la liste des joueurs qui iront disputer un match capital en terre gambienne. Il est clair, sûr et certain, Chaouchi le sait très bien, que c’est la dernière chance qu’aura ce gardien en équipe nationale. Si jamais, il la laisse filer, si jamais il récidive, on pourra dire avec certitude que le nom de Chaouchi ne figurera plus sur une feuille de match de l’équipe nationale. A. B.
«Prêt à 200%»
C’est un gardien de but très heureux et surtout prêt moralement pour le match de mercredi prochain contre la Gambie que nous avons rencontré hier à l’aéroport Houari Boumediene avant le déplacement à Paris.
– Quel est votre sentiment après votre retour en EN, et ce, à quelques minutes avant le déplacement à Paris, en prévision du match contre la Gambie ?
– Franchement, je suis super content, car comme vous le savez tous, c’est un retour qui vient après 11 mois d’absence.
– Je suppose que vous avez passé une période très difficile ?
– Effectivement, les derniers mois que j’ai passés à Sétif étaient très difficiles pour moi, surtout sur le plan moral, mais une fois mon contrat terminé, j’étais libre, ce qui fait que je pouvais choisir la meilleure proposition. C’est ainsi que les dirigeants du MCA m’ont sollicité et je me suis engagé avec eux.
– Mais avec le MCA, vous avez retrouvé vos sensations ?
– Franchement, je n’ai jamais douté de mes capacités. Une fois au Mouloudia, j’ai travaillé durement pour revenir à mon meilleur niveau, et Dieu merci, j’ai réussi à convaincre le sélectionneur national Vahid Halilhodzic qui m’a retenu dans sa liste pour la Gambie.
– Justement, comment vous sentez-vous à quelques jours seulement de la confrontation contre la Gambie ?
– Je me sens en excellente forme et surtout prêt à disputer cette rencontre. Le dernier mot revient au coach, mais j’ai vraiment envie de jouer ce match après une longue absence.
– Avez-vous une idée sur la Gambie ?
– Je ne connais pas cette équipe, mais je pense que l’entraîneur a bien suivi cette sélection, et de ce fait, il va mettre le dispositif tactique adéquat pour les contrer.
– Mais cette équipe gambienne est difficile à manier chez elle…
– Il ne faut pas qu’on trouve des excuses pour dire que le climat est difficile ou le terrain est mauvais ou bien l’arbitre est dépassé. On doit faire abstraction de tout ça, car nous avons un statut à défendre et, de ce fait, on doit se comporter sur le terrain comme des guerriers pour décrocher un résultat positif.
K. H.