«Parler de hausse générale des prix est un constat biaisé. La hausse n’a pas touché tous les prix», a déclaré à l’APS le directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes auprès de ce ministère, Abderrahmane Benhazil.
Drôle constat du département du commerce. Il écarte l’existence de la spéculation et soutient que la loi de finances a eu peu d’impact sur les prix. «Parler de hausse générale des prix est un constat biaisé. La hausse n’a pas touché tous les prix», a déclaré à l’APS le directeur général du contrôle économique et de la répression des fraudes auprès de ce ministère, Abderrahmane Benhazil. Ce dernier a réfuté la hausse générale des prix de produits alimentaires.
Aiguisant ses propos, ce responsable a fait savoir que les opérations de contrôle menées par les services du ministère du Commerce depuis ces derniers mois n’ont pas révélé l’existence de stocks de marchandises dissimulés à des fins spéculatives. Selon lui, la hausse de la TVA, qui est passée de 17 à 19% dans le cadre de la loi de finances 2017, «ne peut en aucun cas provoquer une flambée des prix».
D’ailleurs, les augmentations constatées pour quelques produits seulement sont insignifiantes. «La hausse de la TVA est insignifiante et ne peut en aucun cas engendrer une hausse des prix. La réalité sur le terrain est que les prix de large consommation soutenu par l’Etat ou non, n’ont pas connu d’augmentations», a-t-il réitéré.
Ce responsable assure que les interventions quotidiennes des services du ministère du Commerce n’ont révélé, depuis l’entrée en vigueur des dispositions de la loi de finances 2017, que quelques augmentations pour certains produits laitiers et maraîchers. «Les prix de ces produits ne sont pas fixés par la loi contrairement à ceux subventionnés par l’Etat. Il ne peut y avoir d’infractions s’il n’y a pas une loi régissant ces prix.
Donc, ce sont des prix libres», avance-t-il. Même les produits de base non subventionnés comme les pâtes alimentaires ou quelques légumes secs n’ont pas été touchés par des hausses, observe le même responsable. Or, ce constat est loin de la réalité. La flambée des prix a sérieusement irrité les foyers en ce début d’année.
Il faut reconnaître que les commerçants n’ ont pas attendu l’entrée en vigueur de la loi de finances 2017 pour procéder à des augmentations Les prix ont été relevés à la hausse bien avant septembre pour connaître une seconde augmentation en ce début d’année. Si le responsable du commerce qualifie les augmentations d’insignifiantes, celles-ci pèsent lourdement sur le portefeuille des ménages.
Le responsable a expliqué par ailleurs l’augmentation, depuis fin 2016, des prix du café, des lentilles et des pois chiches, M.Benhazil par le renchérissement des cours de ces produits sur les marchés internationaux à l’instar du café passé de 1850 dollars/t à la fin 2015 à 2150 dollars/t à la fin 2016 pour le café Robusta, et de 2811 dollars/t à 3250 dollars/t pour l’Arabica. Pour les lentilles et les pois chiches, les prix sont remontés, respectivement, de 946 dollars/t à 1150 dollars/t et de1168 dollars/t jusqu’à 1700 dollars/t entre les deux périodes de comparaison. «Ce sont des choses que nous ne pouvons pas maîtriser car elles dépendent des marchés internationaux», soutient-il.
Néanmoins, même si les prix mondiaux de la poudre de lait ont diminué en passant de 2834 dollars/t à 2300 dollars/t, cette baisse ne s’est pas répercutée sur les prix au niveau du marché national. Puisque le département ne peut pas contrôler les prix que fait-il alors? Nul n’ignore l’absence de contrôle et de suivi sur le terrain des prix pratiqués par les commerçants.
Devant l’incapacité du département du commerce à exiger des prix unifiés, les commerçants font le diktat. Entre un commerçant et un autre, les prix sont différents avec un écart de 10 à 15 dinars pour un produit. Au sujet des produits stockés, M.Benhazil a fait savoir que sur les 4304 chambres froides existantes, 85% ont été contrôlées durant ces trois derniers mois (3680 chambres).
«Les interventions ont relevé l’inexistence de stocks détenus à des fins spéculatives», assure-t-il. Pour lui, les augmentations des prix constatées pour certains produits agricoles sont dues plutôt au manque de l’offre sur le marché, un constat normal durant cette période hivernale. Concernant le contrôle des prix des produits subventionnés ou réglementés, les interventions du ministère ont donné lieu à la constatation de 1948 infractions (liées au non-respect des prix) durant les dix premiers mois de l’année 2016 contre 2900 infractions durant la même période de 2015.