Il pointe du doigt l’environnement du football algérien qu’il a qualifié de très violent, tout en remettant en cause le projet sportif de la FAF. C’est ce qu’on appelle un manque de tact…
C’est finalement dans les colonnes du quotidien sportif français L’Equipe, que le désormais ex-patron technique de l’EN a choisi, pour expliquer les véritables raisons qui l’ont définitivement convaincu à mettre fin à ses fonctions de sélectionneur des Verts. Un long entretien dans lequel Christian Gourcuff est revenu avec beaucoup d’amertume sur plusieurs aspects liés selon lui, à un constat d’échec de sa part, d’ordre beaucoup plus extra sportif que technique.
Pour Gourcuff, il n’était plus du tout concevable pour sa personne de continuer sa mission dans un environnement qu’il n’a pas hésité a qualifié de très violent dans les stades algériens, et dans lequel il ne se sentait plus du tout bien dans sa peau. Il était surtout devenu évident aux yeux du Breton, que ce qui s’était produit au cours du mois d’octobre 2015 en marge des deux rencontres amicales livrées au stade du 5-Juillet contre la Guinée et le Sénégal, avait sérieusement pesé dans sa décision de ne plus driver l’EN.
Pour Christian Gourcuff, la cassure entre lui et le public algérien était telle qu’il n’était plus du tout question d’aller au bout de son contrat, quand bien même les Verts allaient par la suite, réagir de manière fort remarquable. L’ex sélectionneur de l’EN a surtout reconnu ne plus du tout se sentir en adéquation avec le projet sportif qu’il s’était fixé d’atteindre, au moment de la signature de son contrat.
Il est vrai que sa prise en main de l’EN, la Fédération algérienne de football, avait à l’époque clairement laissé entendre que Christian Gourcuff allait avoir plusieurs missions importantes à assumer au sein du football national.
D’ailleurs, à un certain moment, Gourcuff semblait être réellement indiqué pour occuper beaucoup plus le poste de directeur technique national que celui de sélectionneur des Verts, tant il est vrai que le technicien avait très rapidement commencé à sillonner le pays tous les week-ends. Tout le monde s’accordait à dire que Christian Gourcuff était venu en Algérie pour mettre à long terme sa propre vision du football. Or, quand il déclare que sur le plan de la formation, il existe selon lui, une absence totale aujourd’hui en la matière dans la plupart des clubs, et que beaucoup d’entraîneurs étaient régulièrement démis de leurs fonctions, et donc dans l’impossibilité d’établir avec eux un long programme de suivi, Gourcuff n’était plus dans son élément. Pour preuve, le fait de reconnaître qu’il n’était pas venu à Alger pour se sentir réduit à encadrer seulement les regroupements des Verts, prouve de manière incontestable que Christian Gourcuff commençait sérieusement à s’en mordre les doigts, et que ce poste de sélectionneur ne correspondait plus du tout vraiment à sa vision.
En réalité, Gourcuff a appris à ses dépens qu’il n’était point aisé pour lui d’assumer un telle fonction qui requiert souvent une maîtrise sans faille de soi, et qui n’accepte jamais le moindre écart de langage, aussi minime soit-il, quand bien même un sélectionneur se retrouve à tort ou à raison dans le collimateur d’une vague de critiques.
Gourcuff n’a pas tout à fait tort quand il estime dans les colonnes de notre confrère L’Equipe, que la presse donne souvent lieu à un terrible cocktail, surtout si elle associée à un trop-plein de passion. A ce sujet, Rolland Courbis a qualifié la presse sportive algérienne d’être profondément «passionnée» par son métier, et notamment par le football. Mais pour Christian Gourcuff, le football algérien est pris en otage par tout un environnement dans lequel les médias ont joué un rôle défavorable, et qui ont contribué à la dégradation de ses relations avec la presse. Il est surtout très clair qu’à travers ces dernières déclarations faites à un média sportif français, Gourcuff était réellement en décalage avec la réalité du football algérien, quand bien même son dernier constat sombre relatif à notre sport-roi actuel comporte certaines vérités, que nous-mêmes déplorons sans cesse dans ces colonnes, longtemps avant sa venue en Algérie.
La communication est devenue aujourd’hui une arme très redoutable et surtout à double tranchant, notamment lorsqu’un technicien occupe le poste de sélectionneur national.