Tout comme son camarade international, Ryad Boudebouz, le milieu de terrain algérien de VA FC, Foued Kadir, dit tout au Buteur à propos de ses retrouvailles avec son pote et camarade en sélection, dimanche au stade du Hainaut de Valenciennes. Désigné meilleur joueur du dernier Algérie-RCA et homme du match Valenciennes-Sochaux, Foued nous parle de cette folle semaine qu’il a vécue. Il revient avec détails sur sa production contre la République centrafricaine et ce succès qu’il qualifie d’important pour l’avenir des Verts. Le natif de Martigues nous parle aussi des chances de l’EN dans les prochaines éliminatoires CM 2014 et son rêve de disputer un autre Mondial avec la sélection nationale de son pays.
Tout d’abord, félicitations pour cette belle victoire face à Sochaux, un mot sur ce succès ?
Ça fait énormément de bien, on avait besoin de ce succès. On savait qu’en gagnant ce match, on allait grimper trois, voire quatre places au classement et c’est chose faite après cette victoire contre Sochaux.
Bon, maintenant, on va passer directement au sujet qui intéresse les Algériens, à savoir vos retrouvailles avec Ryad Boudebouz, ça s’est passé comment ?
Ça s’est très bien passé comme d’habitude avec Ryad, depuis qu’on se connaît on a toujours eu de bons rapports. Franchement, c’était un plaisir de le retrouver, dimanche.
On croit savoir que vous vous entendez bien avec Boudebouz…
On est amis depuis bien longtemps, c’est-à-dire qu’on se connaissait même bien avant la Coupe du monde. Après, on a fait le Mondial ensemble et notre amitié est devenue plus solide. On s’appelle souvent pour prendre des nouvelles et ça se passe très bien.
Vous vous êtes vus avant et après le match, donc vous avez certainement abordé plusieurs sujets, notamment celui de la sélection…
Absolument, on a discuté avant le match, on a refait un peu le monde. On a discuté de tout et de rien. Bien sûr, comme d’habitude, on a parlé essentiellement football, de nos performances et de l’Equipe nationale. En fin de rencontre, on s’est revu et on s’est échangé les maillots. Avant de se quitter, on s’est souhaité bonne chance, avec la promesse de se revoir bientôt en sélection Inch’Allah.
Ryad nous a appris que vous avez sorti un match énorme, il n’a pas tari d’éloges sur votre prestation. Un commentaire ?
Sincèrement, Ryad est un garçon très gentil. Ça m’a fait chaud au cœur d’apprendre cela. En fin de match, il m’a félicité et, franchement, j’ai bien apprécié la discussion qu’on a eue.
Et vous l’avez trouvé comment dans ce duel ?
Boudebouz reste égal à lui-même. Sur le plan technique, il est trop fort, nettement au-dessus même. Sur ce match de dimanche, ce n’était pas évident pour lui. Il manquait énormément de monde dans cette équipe de Sochaux, il était un peu seul, donc ce n’était pas facile pour lui.
Les internautes et les lecteurs du Buteur vous ont désigné homme du match Algérie-RCA, une réaction par rapport à cette distinction ?
Ça fait plaisir et c’est réconfortant d’être reconnu par les siens. Après, c’est tout le groupe qui est à féliciter. Cette victoire est le fruit d’une très bonne semaine d’entraînement qu’on a effectuée tous ensemble durant ce stage à Alger.
Buteur et passeur décisif, d’aucuns estiment que le grand mérite vous revient…
Le mérite revient à toute l’équipe. On s’est bien préparés pour ce rendez-vous. Ce match face à la RCA, je ne l’ai pas joué tout seul, donc je tiens à féliciter tous mes camarades qui ont montré une grande motivation dans le travail et une solidarité sans faille du début du stage jusqu’à sa fin.
Vous avez animé le jeu de l’EN face à la RCA, est-ce le poste que vous aimez occuper en sélection ?
Ecoutez, c’est le coach qui fait ses choix. C’est lui qui décide. Moi, je suis là pour appliquer les consignes du sélectionneur. Après, quel que soit le rôle qu’il m’attribue, je me donne toujours à fond.
Oui, mais tout le monde s’accorde à dire que vous avez le profil le mieux indiqué pour être le meneur de jeu des Verts…
Sincèrement, quand je viens en Equipe nationale, je fais tout pour remplir ma mission comme il se doit. Pour revenir à votre question, c’est vrai que mon poste de prédilection est d’être derrière les attaquants. Après, je m’adapte à toutes les situations, il n’y a aucun problème, l’important c’est d’être là, présent, pour servir la sélection.
Face à la RCA, on vous a vu très à l’aise sur le flanc gauche. Avec Metref et Mesbah, vous avez constitué un trio fluide et très dangereux, l’entente est parfaite entre vous trois on dirait…
Oui, c’est exactement cela. De toute façon, vous savez, ce n’est jamais compliqué d’évoluer avec de très bons joueurs comme Hocine (Metref) et Djamel (Mesbah). Je veux dire qu’on n’a pas besoin de se connaître pour parler le même langage footballistique sur un terrain. Je crois que cela s’est vérifié face à la RCA puisqu’on a réussi quelques belles combinaisons ensemble.
Des combinaisons que vous avez travaillées à l’entraînement…
Exactement, et ça fait plaisir, franchement, d’enchaîner les mêmes mouvements qu’on a réalisés avec le coach. D’ailleurs, c’est là notre grande satisfaction. Avec Vahid, on avance à grands pas et surtout de manière très sûre.
Homme du match Algérie – RCA et, juste après, meilleur joueur de la rencontre Valenciennes – Sochaux, c’est une belle semaine que vous avez vécue là…
Oui, El Hamdoulilah, mon travail et ma persévérance dans l’effort ont fini par payer. Deux buts en une semaine, c’est bien, j’espère que ça va continuer Inch’Allah.
Après un début difficile, peut-on dire que Foued est en grande forme ?
Dieu merci, ça marche bien pour moi. C’est vrai, j’ai eu quelques difficultés en début de saison où le coach Sanchez ne me faisait pas trop confiance, il ne m’accordait pas un temps de jeu assez conséquent pour pouvoir m’exprimer, mais ça va nettement mieux pour moi depuis quelques semaines. La roue a tourné et je ne vais rien lâcher. Quoi qu’il arrive, je vais continuer à bosser.
Physiquement vous êtes bien aussi, vous terminez bien vos matchs…
C’est vrai, physiquement, je me sens très bien, la preuve que j’ai repris ma place de titulaire dans l’équipe.
Avez-vous eu des moments de doute lorsque le coach ne vous faisait pas trop confiance ?
Non, et c’est ce qui fait ma force. Partout où je suis passé, j’ai toujours été au pied du mur et puis après, j’ai toujours su travailler et gagner ma place. Je suis un bosseur, je ne lâche rien, c’est mon tempérament. Dans ma tête, j’ai toujours été fort et cela m’a permis de rebondir. Tant que la concurrence est saine, je ne doute jamais.
Vous avez refusé poliment de vous adresser à la presse au 5-Juillet, pouvez-vous revenir sur ce match contre la RCA ?
Sincèrement, depuis l’arrivé de Halilhodzic, ça bosse énormément sur le plan technique à l’entraînement. On travaille beaucoup les combinaisons à deux et à trois offensivement. Et cela s’est bien ressenti lors du match face à la RCA. Voilà aussi ce qui explique un peu cette bonne entente sur le terrain et cette meilleure organisation offensive de notre équipe. J’espère que ça va continuer dans ce sens-là.
Le public du 5-Juillet vous a aussi adopté, les fans présents ont scandé votre nom, cela vous fait quoi ?
Franchement, ça m’a fait chaud au cœur, sachant que le public du 5-Juillet était très exigeant et difficile à conquérir. Ce sont des supporteurs connaisseurs et le fait qu’ils aient scandé mon nom prouve qu’ils se sont rendus compte que j’ai bien mouillé le maillot et c’est, pour moi, la plus belle des reconnaissances.
Une performance à confirmer contre la Tunisie et le Cameroun en amical en novembre prochain…
Voilà, ça reste certes des matchs amicaux, mais il faut vraiment continuer à préparer l’avenir de la sélection. L’équipe est en plein renouveau et avec le nouveau coach on est reparti de zéro. On a franchi un palier, il faudra continuer à en franchir d’autres pour devenir plus performants en prévision des prochaines qualifications.
En abordant les qualifications, il y aura les éliminatoires de la CAN 2013 et celles du Mondial 2014, vous rêvez toujours de disputer un autre Mondial ?
Tout à fait. Qui ne rêve pas de disputer une autre Coupe du monde ? Le dernier Mondial joué avec l’Algérie reste la plus belle compétition et le plus beau souvenir de ma carrière de footballeur, donc aujourd’hui l’objectif est clair, j’espère vraiment participer à la qualification de mon pays au prochain Mondial. Aussi, il ne faut pas perdre de vue qu’on doit aller à la CAN 2013.
En sélection, la concurrence fera rage, il y a beaucoup de joueurs performants qui évoluent au milieu comme Boudebouz, Ziani ou Abdoun qui sont hors liste…
D’abord, c’est une très bonne chose pour l’EN. Et, en sélection, c’est différent. Quel que soit le joueur qui sera aligné, l’essentiel est que l’Algérie gagne ses matchs. On restera tous des supporteurs de la sélection. C’est vrai qu’on est nombreux à briguer le même poste, mais le coach est là, et je pense qu’il est le mieux placé pour faire jouer les meilleurs et surtout ceux qui méritent de jouer. Aujourd’hui c’est moi, demain ce sera Ryad Boudebouz et après, un autre. On doit l’accepter, il n’y aura aucun problème là-dessus.
Le Mali sera l’adversaire direct de l’EN pour les prochaines éliminatoires de la CM 2014, quel est votre avis ?
Je pense que le Mali est redoutable, lui qui possède entre guillemets les meilleurs joueurs en ce moment qui évoluent tous dans des grands championnats européens. C’est vrai qu’on doit se méfier du Bénin qui reste une équipe difficile à manœuvrer. Il faudra aussi rester bien sur nos gardes face aux autres adversaires qui auront à cœur de jouer les trouble-fête.
Sincèrement, en Algérie, on est unanimes à dire que vous êtes talentueux, certains se demandent ce que vous faites à Valenciennes…
(Il rit franchement). Je ne sais pas, c’est le Mektoub, mais il est vrai aussi que l’année dernière a été une saison pénible pour moi. Comme vous le savez, j’ai eu cette grosse blessure au genou qui m’a rendu indisponible pendant sept mois. Donc, en jouant dix matchs seulement, c’était difficile de se montrer et trouver un club plus huppé que Valenciennes même si je me sens très bien ici. Cette année, j’espère vraiment réaliser une saison pleine, avec de bonnes statistiques et, pourquoi pas, attirer les convoitises d’un grand club.
Dans quel championnat aimeriez-vous évoluer à l’avenir ?
J’aime bien le championnat espagnol. Il est le plus approprié pour moi. Ça se joue vers l’avant avec deux, trois touches de balle, donc c’est le plus adapté pour moi.
En l’espace de deux matchs, vous êtes devenu une coqueluche en Algérie, le public parle de vous comme le meneur de jeu tant attendu, vous vivez cela comment ?
Vous savez, je garde la tête froide. D’ailleurs, je ne suis pas du genre à trop attendre la presse le lendemain des matchs. Maintenant, si le public algérien m’a adopté, tant mieux, je n’ai pas à me plaindre, j’en suis même très fier. En tout cas, je ne m’enflamme pas, moi je reste concentré sur le terrain et c’est la seule vérité qui compte.
Le public algérien a trop attendu une réaction aussi large que complète de votre part, qu’avez-vous à lui dire pour clore cet entretien ?
Comme je l’ai dit depuis que je suis en sélection, même bien avant que je sois convoqué puisque j’étais un supporter de l’EN, notre public est extraordinaire. Je lance un appel à nos fans de rester derrière notre Equipe nationale et Inch’Allah on va écrire une nouvelle page autrement plus passionnante ensemble.