Il devrait retrouver son poste de secrétaire général du RND, Le retour d’Ouyahia se précise

Il devrait retrouver son poste de secrétaire général du RND, Le retour d’Ouyahia se précise
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Ahmed Ouyahia reprendra prochainement son ancien poste de secrétaire général du Rassemblement national démocratique. «C’est tranché et la question fait consensus en haut lieu», nous confie une source très bien informée. Il ne reste plus qu’à fixer un timing et la formule que l’on choisira, fort probablement une session extraordinaire du conseil national du parti, pour concrétiser ce retour.

C’est ce qui explique d’ailleurs les deux dernières apparitions du directeur de cabinet de la présidence de la République aux activités du parti, pour la première fois depuis deux ans. La première, un peu discrète, a eu lieu le 4 janvier dernier lorsque Ouyahia assistait à la cérémonie de renouvellement du bureau d’Alger.



Cela, avant d’assister, les 8 et 9 janvier, à la troisième session du conseil national du RND qui s’était déroulée à la mutuelle de la centrale syndicale de Zeralda. La présence de Ouyahia, durant deux jours, aux travaux de cette session n’avait pas du tout «enchanté» l’actuel secrétaire général du parti Abdelkader Bensalah.

Et cela était visible ! Très mal à l’aise, tendu, le président du Sénat, d’habitude un modèle en matière d’attitude et de discours «diplomatique», n’aura, à aucun moment, cité le nom de son prédécesseur qui se trouvait pourtant juste en face de lui. Bien au contraire, il fera en sorte de concocter une intervention qui se voulait un véritable réquisitoire de l’ère … Ouyahia à la tête du parti !

LG Algérie

Ce comportement de Bensalah, tout comme la présence de Ouyahia étaient déjà un signe. «Jamais Ouyahia ne se serait rendu sur les lieux, d’une manière aussi ostentatoire et sachant le poste qu’il occupe, s’il n’avait pas eu l’aval d’en haut» nous confie-t-on encore.

A vrai dire, le retour de Ouyahia à la tête du parti est une décision du pouvoir. Elle est motivée par le souci de ce même pouvoir de réoccuper le terrain. «Depuis l’accession de Abdelkader Bensalah à la tête du parti, le RND est devenu complètement aphone. Or, le RND n’est pas le Conseil de la nation.

Le pouvoir a besoin d’un parti agressif qui sache faire face à l’opposition», nous révèle notre source. Il faut dire que, depuis deux ans, les deux principaux partis du pouvoir, le RND et le FLN, ne donnent plus de la voix, ou rarement.

«Seul Amar Saâdani occupe ce terrain-là mais comme il n’a jamais fait consensus au sein des différents cercles du pouvoir, il ne peut être considéré que comme un chargé de mission pour une partie contre une autre et non pas la voix même du pouvoir.» Ce dernier rôle, Ouyahia l’a toujours joué mieux que quiconque. Pendant des années, Ouyahia, secondé par Abdelaziz Belkhadem, incarnait, au plan politique, le pouvoir dans ses différentes composantes. Ce qui n’est plus le cas avec un Bensalah qui ne s’implique jamais dans le débat politique ou un Saâdani dont le plus haut «fait d’armes» est d’avoir ouvert le feu sur … les services.

«Un homme comme Ouyahia, plusieurs fois chef du gouvernement, deux fois directeur de cabinet sous Zeroual et Bouteflika et plusieurs années patron du RND constitue le profil idéal pour fédérer les partis du pouvoir, à savoir le RND, le FLN, le MPA et le TAJ et d’incarner la voix même du pouvoir en général».

Bouteflika, qui l’avait éliminé du RND en janvier 2013 après l’avoir écarté du gouvernement en septembre 2012 lorsqu’il préparait le terrain pour son quatrième mandat, a dû le rappeler pour donner de la consistance à la première institution du pays, la présidence de la République qui manquait cruellement de pilote à bord après son lourd AVC du 27 avril 2013.

L’absence physique et surtout «orale» de Bouteflika rend également nécessaire ce retour de Ouyahia à la tête du RND. «De la sorte, l’actuel directeur de cabinet de la présidence, car il le restera, pourra s’exprimer et il le fera souvent, à travers un parti», le RND, nous explique enfin notre source.

K. A.