Il devrait annoncer de nouvelles mesures sociales,Le président Bouteflika attendu à Tamanrasset

Il devrait annoncer de nouvelles mesures sociales,Le président Bouteflika attendu à Tamanrasset
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Le président Bouteflika devrait effectuer une visite de travail dans la wilaya de Tamanrasset cette semaine.

C’est la première sortie du chef de l’État, depuis plus d’une année. Elle intervient à un moment où la contestation sociopolitique ne cesse de grandir et que, présentement, c’est le palais présidentiel qui est devenu le lieu de ralliement des contestataires de tous bords.

Le président Bouteflika, qui avait répondu, à sa façon, à la grogne de la rue, par le biais d’un Conseil des ministres, ensuite à travers des messages lus en son nom, devrait se prononcer, pour la première fois, depuis le début du “printemps arabe”.

Comme en 2001, au lendemain du printemps noir, Bouteflika choisit “la sagesse” des Touaregs pour faire ses annonces. Mais, déjà, son Premier ministre, Ahmed Ouyahia, a donné un avant-goût de ce que dirait le chef de l’État. En fait, il s’agirait de nouvelles mesures sociales destinées notamment aux jeunes. Une façon de balayer toute existence de crise politique ou de revendication de changement politique.

Mais, dans son dernier discours lu par l’un de ses conseillers, le chef de l’État avait évoqué “des réformes politiques profondes”. Ses alliés parlent de révision de la Constitution, alors que l’opposition semble pencher plutôt vers une constituante. Le président de la République, qui a pris le temps de consulter les personnalités les plus influentes du pays, ces derniers jours, devrait faire des annonces à même de calmer la rue algérienne, en ébullition depuis plus de trois mois. Mais, il se pourrait qu’il maintienne encore le suspens sur ses intentions, en se contentant d’une visite de travail et d’un bain de foule pour “prouver sa popularité”. Mais, au-delà de l’aspect factuel, la visite de travail devrait permettre au chef de l’État de donner le coup d’envoi du mégaprojet de transfert d’eau d’In-Salah vers Tamanrasset. Un projet qui a coûté la bagatelle de quatre milliards de dollars. Une façon pour le président Bouteflika de dire, à ses détracteurs, qu’il tient ses promesses et que ses réalisations parlent pour lui.

Mais ce projet ne fait pas que des heureux. En effet, même s’il règle un sérieux problème d’alimentation en eau potable de la ville de Tamanrasset, le projet relance le débat sur la nécessité de recourir à la nappe phréatique et les risques écologiques que cela comporte. Certains, plus pessimistes, parlent d’une catastrophe écologique, dans la mesure où ce projet servirait beaucoup plus aux entreprises étrangères qui exploitent les mines d’or de l’Ahaggar, et qui nécessitent d’énormes quantités d’eau.

Mais, entre ceux qui pensent qu’une nappe qui a mis des siècles à se constituer, doit être préservée, et ceux qui pensent que ces nappes ne peuvent rester inexploitées éternellement, le débat ne fait que se poursuivre, en l’absence d’études scientifiques fiables donnant raison aux uns ou aux autres.

Toujours est-il que la visite de travail ne devrait pas se contenter du volet “inaugural”, mais se veut aussi, et surtout, un message fort de l’Algérie à ses voisins libyens, particulièrement, et ceux du Sahel en général. L’Algérie, qui a ouvert ses bras aux personnes qui fuient l’enfer libyen, par devoir humanitaire, reste très attentive aux risques d’intrusion de terroristes, mais aussi et surtout au risque de voir les groupes terroristes “faire leur marché (en armes) en Libye”. Les risques de déstabilisation de la région sont réels.

C’est pourquoi le déplacement du chef de l’État dans cette wilaya frontalière avec les pays du Sahel se veut aussi un message aux voisins et à la communauté internationale quant à la volonté de l’Algérie de poursuivre son rôle de leader régional en matière de lutte antiterroriste et ses efforts pour garantir la stabilité de la région.

Azzeddine Bensouiah