Le boycott du MSP, après celui du RCD annoncé vendredi, est le deuxième coup dur pour la présidentielle du 17 avril prochain. Deux faits politiques majeurs qui, ajoutés aux réticences du FFS face à une élection qu’il qualifie de “fermée”, pourraient bien faire tache d’huile dans la classe politique.
C’est une véritable première pour le Mouvement de la société de la paix (MSP), un parti réputé pourtant pour son entrisme politique. La formation politique islamiste, dirigée depuis 2013 par Abderrazak Makri, a décidé, à l’issue d’une session ordinaire de son conseil consultatif, qui s’est réuni les 24 et 25 janvier en son siège national, à Alger, de boycotter la présidentielle du 17 avril prochain. “Après un large débat au sein des structures du parti (…), le conseil consultatif a décidé de boycotter l’élection présidentielle de 2014 et appelle les militants et le peuple algérien dans toutes ses composantes à adhérer à la décision du Mouvement et à se réunir autour de l’intérêt du pays et réaliser la cohésion sociale”, a-t-il annoncé sous un tonnerre d’applaudissements des membres du conseil consultatif qui, tous debout à la demande du président du parti, clamaient : “Direction et base, mouvement uni !” “C’est une journée historique pour l’Algérie, la démocratie et la classe politique”, s’est félicité le président du MSP. De son point de vue, cette “grande décision” est de nature à “renforcer la souveraineté des partis politiques”.
Pourquoi le parti islamiste, qui a pris part à toutes (ou presque) les élections organisées depuis 1995, a-t-il donc décidé de tourner le dos au rendez-vous présidentiel ? “Il y a absence d’une vraie opportunité pour le changement politique à travers l’élection présidentielle de 2014”, a expliqué M. Makri. En outre, le président du MSP a déploré, dans sa déclaration, “l’appropriation par le pouvoir en place des élections présidentielles et le rejet des revendications de la classe politique, qui a appelé à l’instauration des conditions de transparence et d’honnêteté conformément aux normes internationales”, ainsi que “la violation délibérée de la volonté du peuple à choisir librement celui qui le représentera et le gouvernera”.
M. Makri animera, demain lundi, une conférence de presse pour expliquer davantage la décision de son parti de boycotter la présidentielle.
À l’ouverture des travaux du conseil consultatif, Abderrazak Makri a assuré qu’après l’échec de ses tentatives de trouver une alliance avec les partis de l’opposition, deux options s’offraient à son parti : la participation ou le boycott. C’est cette dernière option qui l’a finalement emporté au grand dam de l’ancien président du parti, Aboudjerra Soltani, et de ses partisans.
À coup sûr, le boycott du MSP, après celui du RCD annoncé vendredi, est le deuxième coup dur pour la présidentielle du 17 avril prochain. Deux faits politiques majeurs qui, ajoutés aux réticences du FFS face à une élection qu’il qualifie de «fermée», pourraient bien faire tache d’huile dans la classe politique.
A C