Il demande une médiation onusienne, Le MNLA refuse de déposer les armes

Il demande une médiation onusienne, Le MNLA refuse de déposer les armes

Le mouvement national pour la libération de l’Azawad (Mnla), refuse de déposer ses armes avant d’avoir des négociations claires avec Bamako, concernant le devenir de la communauté touareg dans le nord du Mali, qu’il dit représenter. Ainsi, ce mouvement laïc qui a suspendu ses ambitions  » séparatistes  » a opposé un niet catégorique à l’Afrique de l’Ouest, qui vient de lui demander de déposer les armes.

En effet, dans un communiqué signé de son secrétaire général, Bilal Ag Achérif, ce mouvement  » rejette catégoriquement toute déclaration faisant de son désarmement, un préalable à sa participation au processus de négociation « . Voulant aller à ces tractations en position de force, le mouvement touareg demande également à l’Organisation des Nations Unis, d’envoyer une mission de paix dans le pays. Il demande, en outre, à l’ONU d’  » accélérer  » le déploiement d’une force de maintien de la paix, qui selon lui, devrait sécuriser le nord malien, jusqu’à ce qu’une solution politique soit trouvée entre Bamako et le MNLA, qui affirme protéger les habitants du nord du Mali contre  » les crimes massifs et les multiples exactions  » de l’armée malienne.

Rappelons qu’entre Bamako et le MNLA, les relations se sont fortement dégradées, depuis que ce dernier a proclamé l’indépendance de l’Azawad. Des noms à la tête de ce mouvement, sont d’ailleurs cités par Bamako, comme étant des ennemis de la stabilité du Mali et de l’intégrité de son territoire. Dans ce contexte, le MNLA a appelé la Cédéao et la communauté internationale à  » exercer des pressions  » sur Bamako, en vue de l’ouverture d’un dialogue. Il est clair que le MNLA use de tout ce qui est en son pouvoir, pour demeurer un acteur incontournable dans la résolution finale de la crise au nord du Mali.

Notons que la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), la force africaine déployée dans le pays, est censée prendre à terme le relais des troupes françaises combattant, depuis janvier, les groupes jihadistes qui occupaient tout le nord du Mali depuis l’an dernier. Elle pourrait être transformée dans quelques mois en une mission de paix des Nations unies.

Réunis en  » sommet  » dans la capitale politique ivoirienne Yamoussoukro le 28 février, les dirigeants de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avaient affirmé que le dialogue inter-malien passait par le  » désarmement de tous les groupes armés, notamment le MNLA « . Pour leur part, les autorités maliennes de transition, ont annoncé, cette semaine, la création d’une Commission dialogue et réconciliation (CDR), qui devra notamment oeuvrer à rapprocher les différentes communautés, dont les Arabes et Touareg, souvent vus par les populations noires comme les soutiens des islamistes.

Sa mauvaise réputation, le Mnla l’as acquise après s’être allié à Ansar Dine, un groupe islamiste qui avait, à un moment donné, renoncer à l’application de la Charia dans tout le nord du Mali. Récupéré par son aile extrémiste, ce même mouvement a été la cause directe de l’intervention militaire chapeautée par la France, à travers l’offensive qu’il a menée sur la ville de Konna, donnée alors pour ligne de démarcation entre le sud et le nord du pays.

Après cet épisode, où il a bien laissé des plumes, le MNLA a relativement redoré son blason, en s’alliant avec la France pour combattre les terroristes retirés dans le massif des Ifoghas. Une alliance qui, cependant, n’assure pas l’impunité à ce mouvement touareg.

Par Hamid Fekhart