Il défend des collégiennes harcelées : un passant poignardé pour avoir dit « stop »

Il défend des collégiennes harcelées : un passant poignardé pour avoir dit « stop »

Le tribunal criminel de Dar El Beïda a rendu ce dimanche son verdict dans une affaire de tentative de meurtre qui a choqué les habitants d’El Harrach.

L’accusé, A. Abdelmalek, 40 ans, déjà connu de la justice pour port d’arme prohibée, a été condamné à deux ans de prison ferme et à une amende de 200 000 dinars. Il était poursuivi pour avoir poignardé un jeune homme, D. Ahmed, qui lui avait simplement demandé d’arrêter d’importuner des collégiennes.

🔴 À LIRE AUSSI : L’Algérie dépasse les 30.000 cartes d’autoentrepreneur délivrées depuis janvier 2024

Les faits se sont déroulés le 8 octobre 2024, dans le quartier Boumati à El Harrach, à l’est d’Alger. Alors qu’un groupe de jeunes filles se rendait à l’école, le prévenu, qui travaille à proximité, s’est mis à les harceler en pleine rue. Ahmed, témoin de la scène, est intervenu pour défendre les élèves et a interpellé l’agresseur en lui lançant : « Et si c’était ta sœur, tu accepterais ? ».

Un homme poignardé pour avoir défendu des jeunes filles dans la rue

Ce reproche a mis A. Abdelmalek dans une rage incontrôlable. Il a sorti un couteau qu’il dissimulait dans son pantalon et a poignardé Ahmed à la cuisse droite avant de prendre la fuite, laissant sa victime au sol, en sang.

Grâce à l’intervention rapide des secours, le jeune homme a pu être transporté à l’hôpital Salim Zemirli, où il a été opéré en urgence.  Il a subi une incapacité médicale d’un mois, mais les séquelles sont lourdes : une paralysie partielle de la jambe droite, l’obligeant à marcher avec une attelle à vie et à suivre une rééducation quotidienne.

🔴 À LIRE AUSSI : Adieu au cartable trop lourd : l’Algérie explore la voie du livre numérique à l’école primaire

Deux ans de prison pour l’agresseur

Lors de l’audience, l’accusé a reconnu les faits, tout en affirmant qu’il n’avait pas l’intention de tuer sa victime. Il a déclaré avoir réagi de manière impulsive, se sentant provoqué. Il a demandé la clémence du tribunal, se disant pris de remords.

Le procureur, quant à lui, a requis la réclusion à perpétuité, estimant que tous les éléments constitutifs d’une tentative de meurtre étaient réunis : préméditation, usage d’une arme blanche et violence ciblée.

🔴 À LIRE AUSSI : Crise Alger – Paris : deux agents de la DGSI française déclarés « persona non grata »

Il a souligné la gravité des blessures infligées à la victime, qui aurait pu perdre la vie sans l’intervention médicale rapide.

Malgré la gravité des faits, le tribunal a opté pour une peine plus clémente, tenant compte des aveux et des regrets exprimés par l’accusé. Un verdict qui suscite déjà des réactions partagées parmi les habitants du quartier.