C’est un fait inédit qui s’est produit hier au tribunal criminel près la cour de Boumerdès. Pour la première fois, un terroriste d’Al-Qaïda au Maghreb défie les juges et reconnaît avoir participé à des attentats terroristes contre les forces de sécurité, précisant n’avoir jamais tué des civils musulmans.
“J’étais membre des GIA puis de la katibat El-Fath Essalafia et j’ai assisté à l’assassinat de Kasdi Merbah lorsqu’il a été tué par Hassen Hattab”, a lancé E. Bachir, 38 ans, originaire de Kouba alias dit Houdheïfa Abou Ishak.
Ce terroriste capturé à Boudouaou le 8 août 2003 ne mâche pas ses mots, déclarant “avoir fait la guerre à l’État et à tout ce qu’il représente”. Et de poursuivre : “Moi, je n’ai pas tué de civils par contre Hassen Hattab qui, a assassiné Kasdi Merbah, est toujours libre.” “Je n’ai pas besoin de vos lois sur la réconciliation et j’assume ce que j’ai fait”, a-t-il encore lancé devant les juges. Questionné par le juge sur son parcours et ses activités au sein de l’ex-GSPC, l’accusé dira : “Je n’ai pas été porteur d’eau ni de bois moi je le dis clairement avoir pris part à des actions comme cette bombe que nous avons actionnée mes sept camarades et moi au passage d’un convoi militaire à Bouzegza.” Le juge lui demande s’il y avait des morts dans cet attentat, l’accusé réfléchit un moment et répond : “Non, ils ont réussi à prendre la fuite.”
“Mais y a-t-il eu des blessés”, interroge le juge. “Je ne sais pas mais je sais qu’il n’y a pas eu de morts ce jour-là”, ajoute l’accusé avant de s’étaler sur la mort de ses acolytes. “Allah yarhamhoum, ils n’ont fait que leur devoir”, a-t-il dit. L’accusé a ensuite fait l’éloge du parcours de son chef, l’“émir” Bentitraoui de katibat El-Feth abattu par les forces de sécurité en 2008 à Boumerdès ou encore celle de l’“émir” Sadaoui de la zone 2. Le procureur, qui avait déclaré que l’accusé disposait de toutes ses facultés mentales, a requis la peine capitale contre lui mais après délibération, l’accusé a été condamné à perpétuité.
M. T