Alors que les élèves rejoignent les bancs de leurs écoles aujourd’hui, c’est déjà le retour à la protesta dans le secteur de l’éducation.
Le Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (CNAPEST) décide de lever le gel sur la grève illimitée et ce, à partir du 10 avril. La décision a été prise à l’issue des travaux du conseil national réuni ce week-end à Boumerdès en présence des représentants de 40 wilayas. La conséquence d’une mise à exécution de ce mouvement de protestation entraînera ipso facto la paralysie du secteur du secondaire dans sa quasi-totalité, dans la mesure où sur les 70 000 enseignants qui y exercent, 50 000 sont adhérents au CNAPEST. Ces statistiques ont été transmises le 29 mars au ministère de tutelle, note dans un communiqué M. Boudiba Messaoud, le chargé de la communication auprès de ce syndicat. Il a mentionné également que le syndicat étudie la possibilité d’élargir le champ de son intervention en intégrant les deux autres cycles scolaires à savoir, le primaire et le moyen. Cette question sera remise sur la table et tranchée lors du 2e congrès national du CNAPEST prévu pour le mois de juillet prochain. Le choix de cette période par le syndicat pour renouer avec le mouvement de protestation est, le moins que l’on puisse dire, loin d’être fortuit. Cette décision de grève intervient à l’approche des examens de fin d’année. Cette période est considérée « cruciale » pour les élèves du secondaire, notamment ceux qui préparent leur Bac et qui risquent d’être sérieusement perturbés. Il est clair que le CNAPEST veut faire le forcing en vue de faire valoir ses revendications. Comme motif justifiant la contestation, le syndicat estime que les pouvoirs publics mènent une « stratégie d’atermoiement destinée à gagner du temps, comme cela a été fait en 2008 », s’agissant de la prise en charge des revendications qui ont déjà fait l’objet de discussions au niveau du gouvernement. Laissant la session ordinaire du conseil national ouverte en cas de nouveauté, le CNAPEST insiste sur la poursuite des négociations avec la commission gouvernementale en vue d’introduire des amendements au statut particulier des enseignants en respectant le niveau d’instruction, la compétence, la formation et l’expérience professionnelle. Le CNAPEST demande, entre autres, de créer trois nouveaux grades (la 13 pour l’enseignant du secondaire (ES), la 15 pour l’ES principal et la 17 pour le ES formateur), d’introduire la possibilité de passer au grade de principal et au grade de formateur, respectivement après 10 et 18 ans d’exercice.
Wassila Ould Hamouda