Le siège du RND
Le parti de Bensalah n’hésite pas à établir un lien entre sa crise et les réformes politiques.
C’est pour la première fois depuis le départ de l’ancien secrétaire général, Ahmed Ouyahia, que le RND évoque publiquement les signes de crise qui menace de l’atteindre.
Le successeur de Ouyahia, Abdelkader Bensalah, dont la gestion est contestée par certains cadres, se voit dans l’obligation d’appeler ses opposants à rentrer dans les rangs et à respecter les textes du parti. M.Bensalah qui a présidé samedi dernier la réunion de son secrétariat national consacrée à l’examen de «certains aspects organisationnels et des questions d’actualité nationale», ne pouvait fuir la question des contestataires.
Dans le communiqué sanctionnant les travaux de la réunion, on parle d’atteinte à la stabilité du parti et on souligne la nécessité de respecter les lois et les résolutions du parti et d’exprimer «librement opinions et convictions» dans le cadre de ses structures.
Cela signifie que la contestation prend de l’ampleur et que le secrétaire général du parti, également président du Conseil de la nation, commence à se sentir sérieusement menacé dans sa position.
Dans le même communiqué, le RND a estimé que «porter atteinte à la stabilité du parti en cette conjoncture vise à brouiller les cartes et à entraver le processus des réformes globales initiées par le président de la République et soutenues par le RND, notamment la révision de la Constitution, étant le document à même de renforcer les institutions de l’Etat et d’ancrer les valeurs de la démocratie et des libertés».
Le secrétariat national s’est dit engagé à faire de la session du conseil national du parti, prévu le 10 juin prochain, «une opportunité pour permettre au parti de progresser à la faveur du renouvellement de ses structures, l’installation de ses instances locales et se préparer aux prochaines échéances».
Le RND n’explique pas en quoi une contestation interne peut entraver un processus de réformes, surtout que le parti majoritaire, le FLN, en l’occurrence, n’a pas entravé ce processus malgré que l’instabilité est constante chez lui.
Lors de sa réunion, le secrétariat national du RND a évoqué également d’autres questions dont les affaires de corruption liées à certains projets et entreprises.
Il a appelé dans ce contexte à la nécessité de «confier ces affaires à la justice et à éviter de politiser ces dossiers pour détruire des acquis méritoires» soulignant la nécessité de poursuivre l’action en faveur de la moralisation de la gestion et de l’administration dans les différents domaines. Par ailleurs, le secrétariat du RND s’est félicité du message adressé par le président de la République aux travailleurs algériens à l’occasion de la Journée mondiale du travail, dans lequel il a appelé à la préservation des acquis obtenus depuis l’indépendance.
Il a également souligné l’importance du contenu du message du chef de l’Etat, notamment son appel adressé «aux populations du sud du pays pour qu’elles s’attachent à l’unité nationale pour barrer la route aux tenants de la division tout en oeuvrant à la prise en charge des revendications légitimes des jeunes de ces régions qui nécessitent un effort supplémentaire en faveur du développement et de la lutte contre les causes de la frustration et du désespoir».
Le secrétariat national du RND a également rendu hommage aux travailleurs algériens pour leurs efforts consentis tout en les appelant à aller de l’avant pour davantage d’acquis et de réalisations.
A l’occasion de la Journée internationale de la liberté de la presse, le secrétariat national du RND, qui a réitéré son soutien à «la famille de la presse», a salué ses acquis au plan professionnel tout en souhaitant que «la corporation de la presse demeure le pilier du pluralisme, de la démocratie et de la liberté d’expression». Une liberté malmenée par un pouvoir qui exerce toute forme de pression pour empêcher son exercice.
