Il coûtera 1820 DA le mois,L’abonnement au métro effectif demain

Il coûtera 1820 DA le mois,L’abonnement au métro effectif demain
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Le métro se vide peu à peu de ses voyageurs à cause du prix du billet

Le métro est une entreprise commerciale qui est censée faire des bénéfices, or celui d’Alger «pompe» l’argent du contribuable.

Fini l’euphorie et la curiosité des premiers jours, le métro d’Alger se vide peu à peu de ses voyageurs. La cause? Le prix du billet. Pour y remédier, le département de Amar Tou a lancé les formules d’abonnements. «La souscription des usagers du métro d’Alger à des abonnements débutera dimanche prochain au niveau de 4 stations principales», a indiqué jeudi le ministère des Transports dans un communiqué. «Deux formules d’abonnement, hebdomadaire et mensuelle, sont ainsi proposées aux voyageurs pour un prix respectivement de 540 DA et 1820 DA», précise le ministère, ajoutant que ces abonnements offrent la possibilité d’effectuer un nombre illimité de voyages.

«Afin de bénéficier d’un abonnement, l’usager doit déposer un dossier, comprenant une photo d’identité, une copie de la pièce d’identité légalisée valide, et remplir un formulaire, au niveau de l’une des 4 stations principales du métro (Tafourah Grande Poste, 1er-Mai, Les Fusillés et celle de Hai El Badr)», explique le communiqué. Mais au-delà de l’importance de ces abonnements, une question suscite l’intérêt de la rue. Comment un pays peut-il subventionner le prix des billets de son métro? L’Algérie est le pays de tous les paradoxes.

Sinon comment expliquer le fait que l’Etat ait décidé de subventionner le… ticket de métro. Pis encore, la subvention de ce ticket de métro revient plus cher au Trésor puisque que la subvention d’un sachet de lait est moindre. En effet, pour un ticket de métro qui n’a qu’une ligne l’Etat paye 33 DA (le prix réel du ticket de métro est selon les dires du ministre des Transports de 83 dinars, il est vendu à 50 dinars), c’est-à-dire que l’Etat prend en charge près de 40% du prix du billet, alors qu’au même moment le sachet de lait revient à l’Etat seulement à 12 dinars (cela depuis 2009 puisque avant cette date l’Etat ne subventionnait que 7 dinars).

Mais le gros problème n’est pas là, car même s’il est vrai que le métro est un service d’utilité publique, c’est avant tout une entreprise commerciale qui est censée faire des bénéfices ou au moins entrer dans ses frais. Or, c’est loin d’être le cas avec les 9 km du métro d’Alger qui est le seul métro au monde à être subventionne par l’Etat. Ainsi, les gestionnaires de ce métro sont dans l’obligation de se «débrouiller» pour arriver à faire des bénéfices par tous les moyens et cela sans l’aide de l’Etat.

N’est-ce pas cela leur rôle? S’ il n’arrive même pas à entrer dans leurs frais sans l’aide de l’Etat alors que font-ils? Ils n’ont qu’à trouver d’autres qui le feront… Pour chaque problème, une solution. Pourquoi tous les pays du monde arrivent à gérer leur métro sans subvention de l’Etat? En subventionnant le métro, les autorités ne font que diminuer la productivité de l’entreprise sachant que même sans faire rentrer de l’argent ils ne risquent rien, l’Etat assure leurs arrières! Les économistes se demandent de ce fait si une étude de marché a été faite avant la livraison du métro.

Pour eux si tel était le cas, l’Etat n’aurait jamais ouvert un métro qui n’est pas rentable car le métro est un luxe et non une nécessité… Ce subventionnement a également comme dommage collatéral le renforcement du sentiment d’inégalité entre la capitale et les autres régions du pays.

Il faut savoir que cette subvention d’un métro ne desservant qu’Alger, vient de l’argent du contribuable, de tous les Algériens, alors pourquoi les habitants de Tamanrasset, Oran ou Annaba par exemple vont payer pour un métro qu’ils ne prendront peut-être jamais! Ces anomalies dans la gestion de ce métro qui n’a pourtant que 11 jours, font ressurgir le débat sur le subventionnement et l’injection de l’argent par l’Etat dans ces entreprises commerciales.

Jusqu’à quand l’Etat continuera à venir à la rescousse? A quoi sert une entreprise qui, au lieu de faire des bénéfices, «pompe» l’argent du contribuable? Trop de social tue le socialisme. Avec cette logique de subventionnement le pays va à sa perte au moment où il a la chance d’avoir une aisance financière tandis que le monde croule dans une crise financière. Jacques Attali, le grand économiste, écrivain et haut fonctionnaire français, semble partager le même avis.

«L’Algérie est en train de passer devant beaucoup de choses vu les moyens financiers dont elle dispose», a affirmé la semaine dernière sur le plateau de la chaîne d’information France 24 M.Attali. Pour lui, le pays qui l’a vu naître, ne profite pas de la stabilité économique dont il a la chance de baigner au moment où les autres pays du monde sont noyés dans une crise économique. Ainsi, cet économiste de renommée mondiale a sous-entendu que l’Algérie est en train de «gaspiller» son argent dans des projets qui ne sont pas là pour durer et lui assurer un avenir serein. Voilà donc que le métro d’Alger reflète à lui seule l’économie du pays…