Il coordonnera trois directions rattachées à la présidence de la république: Tartag, l’homme fort du renseignement

Il coordonnera trois directions rattachées à la présidence de la république: Tartag, l’homme fort du renseignement

d-tartag-lhomme-fort-du-renseignement-fdcdc.jpgToujours avec sa suffisance habituelle et son air d’être le seul à détenir la vérité, et un brin provocateur, le patron du RND évoque les questions d’actualité.

Ahmed Ouyahia a confirmé, hier samedi, la dissolution du DRS et son remplacement par trois directions générales rattachées à la présidence de la République. Dans une conférence de presse tenue au siège national du RND, le directeur de cabinet de la présidence de la République a précisé qu’un décret non publiable a bel et bien été signé, et qu’il devait s’écouler au moins une semaine pour rendre l’information publique. “Mais, il y a eu des fuites”, reconnaîtra-t-il.

Tout en rappelant que la restructuration des services de renseignements a été entamée par le président Bouteflika depuis 2013, il a indiqué qu’aujourd’hui la restructuration était arrivée à son terme.

Les trois nouvelles directions générales sont la Direction de la sécurité intérieure, la Direction de la documentation et de la sécurité extérieure et la Direction des renseignements techniques.

Athmane Tartag, alias Bachir, a été nommé conseiller auprès du président de la République chargé de coordonner ces trois directions générales. Il n’a pas été nommé ministre, ou ministre d’État, comme avancé par certains médias. Toutefois, Ahmed Ouyahia reconnaît que, protocolairement parlant, Athmane Tartag a rang de ministre.

Ahmed Ouyahia ne partage pas les analyses de la presse qui évoquent la réduction des prérogatives du ministère de la Défense et estime qu’il faudrait sortir de ces débats et qu’il s’agit d’une évolution, d’une nouvelle étape qui exige une nouvelle organisation.

Alors fin de mission pour le président Bouteflika ? Non, rétorquera Ahmed Ouyahia, qui rappellera que le mandat de ce dernier court jusqu’à 2019. Quid de la candidature d’Ouyahia en 2019 ? Là encore, c’est le mystère et surtout une affaire de destin. Autre annonce faite par le directeur de cabinet : la convocation, par le président de la République, du Parlement en congrès pour le mercredi 3 février en vue d’adopter le projet de révision constitutionnelle. Ce projet sera présenté par le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.

Revenant sur le contenu de la révision constitutionnelle, Ahmed Ouyahia insistera sur deux points : l’officialisation de tamazight et la question des binationaux. Pour ce qui est de tamazight, il se montrera confiant, même si cette dernière n’a pas été retenue dans l’article 178 comme étant une constante. “Je n’ai pas d’état d’âme. Le plus important c’est que le pas politique a été franchi. La mise en œuvre effective va nécessiter 10 à 15 ans. C’est une tâche à laquelle devraient s’atteler les experts.”

Le secrétaire général par intérim du RND martèlera que les binationaux désireux de postuler pour les hautes fonctions de l’État n’ont qu’à abandonner la nationalité étrangère, avouant que, par le passé, des binationaux avaient occupé des postes de ministres.Ahmed Ouyahia ne mâchera pas ses mots à l’encontre de l’opposition, surtout celle qui fait entendre sa voix. Il citera les tentatives des “démagogues”, notamment à travers des graffitis à Annaba ou l’activisme de l’association des chômeurs à Ouargla, mais refuse de répondre, ou d’accorder le moindre intérêt à Rachid Nekkaz.

À Louisa Hanoune qui lui demande d’intervenir pour le cas du ministre de l’Industrie, Abdesselam Bouchouareb, il dira que le RND ne s’est jamais mêlé des affaires internes du PT et refuse qu’on se mêle de ses affaires.

Ahmed Ouyahia réitérera son appel aux “anciens” afin d’éviter de remuer le couteau concernant la Révolution, les martyrs et la décennie noire. À ce propos, il dira que le défunt président Chadli Bendjedid a subi toutes sortes d’attaques de son vivant, mais jamais, il ne s’est exprimé.

Le patron du RND persiste et signe : “Les mouvements Barakat et MJIC sont des fascistes.” Son argument : “En France, en 1968, lors des manifestations de mai, la gauche et la droite ont dit : c’est du fascisme.” Il dira que les révolutions arabes (printemps) avaient poussé certains à descendre chaque samedi “danser” dans les rues d’Alger. “La police n’a pas utilisé une seule grenade lacrymogène. Et pourtant, trois capitales (occidentales) ont appelé les autorités algériennes à la retenue.”