«La Centrafrique a un public violent et des joueurs agressifs» > «Benchikha doit préparer une équipe de commandos» > «1 but de l’Algérie et ils s’écrouleront» > «Le Mazembe est offensif, il laisse des espaces derrière» > «Son gardien de but relâche les ballons» > «La JSK n’a rien à craindre pour sa sécurité»
Adel Amrouche est un entraîneur algérien établi en Belgique, détenteur d’un diplôme d’entraîneur professionnel délivré par l’UEFA. Amrouche a commencé sa carrière d’entraîneur en Belgique avant de partir en Afrique où il a coaché plusieurs équipes, notamment en Afrique du Sud et au Congo.
Ses compétences lui ont permis de se faire un nom en Afrique. Depuis plus de deux ans, il est au Burundi où il entraîne la sélection burundaise A et s’occupe également du suivi de la sélection A ’ de ce pays.
Son expérience au Congo, puisqu’il a entraîné la formation de Motema Pembe de 2002 à 2005 avec laquelle il a affronté plusieurs équipes centrafricaines, nous a poussés à le joindre pour avoir son avis sur l’adversaire de la JSK en demi-finales de la Champions League, le TP Mazembe et sur le prochain protagoniste des Verts, en l’occurrence la sélection de la République centrafricaine.
– Bonjour Amrouche c’est le journal Compétition.
– Bonjour, c’est toujours un grand plaisir d’entendre la voix d’un Algérien, surtout que je suis actuellement au Burundi.
– Justement, à propos de la sélection burundaise, comment ça se passe pour vous ?
– Dieu merci, je suis à la tête de cette sélection depuis plus de deux ans. Je suis en train de construire une équipe compétitive composée essentiellement de joueurs locaux, mais il y a 6 professionnels dans l’équipe qui évoluent en Europe. On a commencé les éliminatoires de la CAN 2012 au début de ce mois face au Benin où nous avons réalisé un bon nul.
Sincèrement, on aurait pu l’emporter, mais on n’a pas eu de chance. Ceci dit, un point est toujours bon à prendre surtout qu’il a été arraché à l’extérieur. Je suis en train de préparer notre prochain rendez-vous face à la Côte d’Ivoire prévu le 10 octobre à Bujumbura.
– Ce sera un match difficile pour votre équipe, n’est-ce pas ?
– On est conscients de la difficulté de notre tâche, mais les joueurs sont décidés à réaliser un résultat positif. Sincèrement, je suis confiant, car il existe une bonne ambiance dans le groupe et nos supporters sont derrière l’équipe.
– Votre objectif reste la qualification à la phase finale de la CAN 2012…
– On gère match par match et puis on verra. L’essentiel pour moi est de former une équipe compétitive capable de rivaliser avec les meilleures sélections africaines. Déjà grâce aux résultats réalisés dernièrement, nous avons gagné 22 places dans le dernier classement établi par la FIFA.
– Vous avez acquis une grande popularité au Burundi, depuis que vous exercez dans ce pays…
– Oui, je suis à l’aise dans ce pays, les gens me respectent beaucoup et j’ai l’estime du public burundais. D’ailleurs, le ministre de la Jeunesse et des Sports de ce pays refuse de me laisser partir malgré les offres que j’ai reçues.
– Vous êtes un entraîneur connu en Afrique grâce aux équipes que vous avez entrainées, notamment en Afrique du Sud et au Congo, vous avez également de grandes connaissances sur le football africain, pour toutes ces raisons, on voudrait avoir votre avis sur le prochain adversaire de la JSK, le TP Mazembe ?
– Effectivement, je connais très bien le football congolais du fait que j’ai coaché le Motema Pembe, un des plus grands clubs du Congo avec le TP Mazembe de Lubumbashi. J’ai exercé pendant 3 saisons dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest, et sincèrement j’en garde d’excellents souvenirs.
– Parlez nous un peu du TP Mazembe ?
– C’est un grand club du RDC, bien structuré et bien dirigé par Moïse Katumbe. ce dernire est un homme d’affaires très riche et très puissant au Congo. Il est également politicien, puisqu’il occupe le poste de gouverneur de la région de Katanga, qui se trouve à Lubumbashi, deuxième grande ville après Kinshasa.
Le TP Mazembe est constitué essentiellement des joueurs de la sélection congolaise qui avait remporté le trophée du premier CHAN réservé aux locaux. Dans cette formation, on retrouve également des joueurs zambiens, camerounais et du Congo Brazzaville.
Concernant le jeu de cette formation, c’est une équipe portée vers l’offensive, qui pratique un football agréable et qui excelle dans les contres. Il ne faut pas oublier que c’est le champion d’Afrique en titre, pour vous dire un peu la solidité de cette équipe.
– Comment cette équipe opère surtout à domicile ?
– Le jeu de cette équipe repose sur le capitaine Trésor Mputu, c’est lui le cerveau de cette équipe, c’est un joueur rapide et très intelligent, c’est un pion essentiel du TP Mazembe. Mais je pense qu’il ne pourra pas jouer face à la JSK, en raison de sa suspension par la FIFA. Son absence ne sera que bénéfique pour la JSK
– Quels sont les tuyaux que vous pouvez donner à la JSK avant sa confrontation face au TP Mazembe ?
– Comme je connais bien la JSK, je pense qu’elle est capable d’accrocher Mazembe, même au Congo.
Mais il faut que les Canaris jouent en bloc et restent très vigilants derrière, notamment sur les balles arrêtées. Les attaquants kabyles doivent saisir leurs chances car le gardien de Mazembe relâche beaucoup ses balles, ce qui pourrait être profitable aux attaquants de la JSK, s’ils restent concentrés. En tant qu’ancien joueur de la JSK, je leur souhaite de remporter la Coupe d’Afrique cette saison.
Franchement, avec tout ce que fait Hannachi pour son club, il mérite amplement de gagner cette coupe. Les résultats réalisés par la JSK cette saison en Afrique, m’ont rendu très fier. D’ailleurs, les supporters burundais me félicitent à chaque fois que la JSK réalise un résultat positif.
– Donc vous êtes optimiste quant à la capacité de la JSK à passer le cap des demi-finales ?
– Oui je suis très optimiste, car l’équipe qui a surclassé le Ahly du Caire est capable d’éliminer le TP Mazembe.
– La sélection algérienne jouera contre la République centrafricaine le 10 octobre à Bangui et comme vous avez affronté par le passé plusieurs équipes centrafricaines, quelles sont vos impressions sur la Centrafrique ?
– Tout d’abord, c’est un pays très pauvre qui possède très peu d’infrastructures hôtelières.
Les gens là-bas, ne sont pas accueillants, le public centrafricain a un comportement violent dans les tribunes, il essaie de provoquer à chaque fois les joueurs adverses, c’est pour cela que je demande à nos joueurs d’éviter de tomber dans le piège des supporters centrafricains. Autre chose, il faut que les joueurs algériens sachent que les joueurs centrafricains sont très agressifs et violents parfois sur le terrain, nos joueurs doivent être calmes et doivent éviter la provocation.
– Donc, c’est un avertissement aux joueurs algériens ?
– Nos joueurs doivent faire le maximum pour essayer de surprendre l’adversaire par un but en première mi-temps, car c’est la seule façon pour les faire douter.
– Quel est le dernier conseil que vous pouvez donner à Benchikha ?
– Il doit préparer une équipe de commandos, car ce sera un véritable combat d’hommes sur le terrain bosselé du stade de Bangui. Si les Algériens arrivent à maîtriser leurs nerfs et à ouvrir le score, ils battront la Centrafrique.