Il avait signé les accords de paix avec Yasser Arafat en 1993: Shimon Peres n’est plus !

Il avait signé les accords de paix avec Yasser Arafat en 1993: Shimon Peres n’est plus !

Salué par Mahmoud Abbas comme un partenaire courageux pour la paix, Shimon Peres est décédé dans la nuit de mardi à mercredi à l’âge de 93 ans des suites d’un accident vasculaire cérébral, suscitant de nombreuses réactions à travers le monde.

Le silence dans le monde arabe, qui a suivi l’annonce du décès de l’ancien président et Premier ministre israélien Shimon Peres, a été rompu, hier, par le chef de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, lequel a salué en l’ancien dirigeant israélien, “un partenaire courageux pour la paix”, qui avait signé les accords d’Oslo avec son prédécesseur Yasser Arafat.

Selon l’agence de presse officielle palestinienne Wafa, Mahmoud Abbas a adressé une lettre de condoléances à la famille du défunt, prix Nobel de la paix, dans laquelle il le décrit comme ayant mené des efforts soutenus et ininterrompus pour parvenir à la paix depuis Oslo et jusqu’à son dernier souffle. Il s’agit de l’hommage du dirigeant palestinien, qui a entretenu de longues relations avec Shimon Peres, dont la disparition, hier, a suscité une vague d’hommages venus du monde entier. Il s’est éteint dans son sommeil vers 3h00 (0h00 GMT) des suites d’un accident vasculaire et cérébral, a indiqué à l’agence AFP, son médecin personnel et gendre Rafi Walden.

Avec Shimon Peres disparaît le dernier survivant de la génération des pères fondateurs d’Israël. Il était aussi le dernier des trois récipiendaires du Nobel de la paix récompensant en 1994 leurs efforts en faveur de la paix au Moyen-Orient, concrétisés un an plus tôt par le premier accord d’Oslo jetant les bases d’une autonomie palestinienne et offrant l’espoir d’un règlement du conflit israélo-palestinien. Pour rappel, le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin a été assassiné en 1995, alors que le leader palestinien Yasser Arafat est mort en 2004.

“Shimon Peres était de ces personnes qui changent le cours de l’histoire humaine”, a dit le président Barack Obama. “Un génie au grand cœur et un fervent avocat de la paix” pour Bill Clinton, qui présida à la fameuse signature de 1993 et à la poignée de main des anciens ennemis, Peres, Rabin et Arafat. “Shimon Peres appartient désormais à l’Histoire”, a écrit le président français François Hollande.

Si chez les Israéliens, ce deuil est vécu sans démonstration de douleur excessive, sans bougies ni rassemblements de militants politiques comme lors de l’assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin en 1995, chez les Palestiniens, les avis sont unanimes. “Il était un criminel de guerre, et l’homme des massacres” aux yeux des passants interrogés par l’agence AFP.

Premier ministre à deux reprises, entre 1984 et 1986 et en 1995-1996, puis président de 2007 à 2014, Shimon Peres avait occupé pendant plus de 50 ans de vie publique de nombreux postes de responsabilité : Défense, Affaires étrangères, Finances… Malgré les accords d’Oslo et la conversion à la paix de l’ancien faucon travailliste, les Palestiniens ont une vision bien plus noire de celui qui a cautionné les premières colonies juives de Cisjordanie occupée et qui était Premier ministre quand l’aviation israélienne a bombardé le village libanais de Cana, tuant 106 civils en avril 1996.