On dit bien qu’avec le temps la vérité finit toujours par refaire surface et les forfaitures d’être révélées au grand jour. Ainsi, donc, on vient d’apprendre qu’Omar Ghrib, le tristement célèbre autoproclamé président de la section football du Mouloudia, vient d’être expulsé de la demeure qu’il occupait au Club des Pins.
La première interjection qu’on pourrait pousser en apprenant cela est : Par quel tour de passe-passe un malfrat de cet acabit, repris de justice reconnu et attesté pour affaire de stupéfiants, pouvait-il occuper le chalet N° 67-B dans la résidence d’Etat, au milieu de ministres, de haut cadres et responsables de l’Etat ? Assurément, en farfouillant à peine, on retombe encore une fois, et inopinément, sur le principal responsable de cet impair, en l’occurrence Hamid Melzi, le responsable de cette résidence d’Etat qui aura bien du mal à justifier cet autre fait du prince dont il s’est rendu l’auteur.
Et ce ne sont pas certaines voix venues désespérément à sa rescousse pour atténuer du scandale, en arguant du fait qu’Omar Ghrib avait obtenu cette résidence lorsqu’il était menacé par les supporters du Mouloudia, lesquels, malgré eux, réussiront à faire passer en silence ce nouveau passe-droit accordé par Melzi à un personnage qui était depuis longtemps déjà pointé à travers la presse comme étant un personnage à la probité douteuse. N’est-ce pas là un autre pied-de-nez qu’Omar Ghrib, Hamid Melzi et leurs comparses ont fait à la République ?
Comment, en outre, expliquer que ce Melzi expulse de la résidence d’Etat des cadres, des députés, des médecins et des journalistes de Moretti sous prétexte qu’ils ne sont pas cadres de l’Etat et qu’en même temps il y loge des «dealers» condamnés par la justice ? Comment prétend-il veiller à la quiétude et à la sécurité des cadres de la nation, résidents au Club des Pins ou à Moretti, comme il l’avait écrit dans une plainte déposée contre un journaliste, en leur accolant un voisin peu recommandable comme Omar Ghrib ?
En fait, l’expulsion d’Omar Ghrib du Club des Pins a sûrement un lien avec le scandale de la finale de la coupe d’Algérie dont il s’est avéré qu’il est le responsable numéro un. Melzi voulant, sans doute, éviter que cela ne l’éclabousse un peu plus, lui et ceux qui lui ont recommandé ce résident infréquentable qui, soit dit en passant, ne doit sûrement pas être le seul à bénéficier de la générosité lunatique de Hamid Melzi. On laissera, donc, le soin au directeur de la résidence d’Etat d’expliquer à sa hiérarchie et à l’opinion publique comment Omar Ghrib a-t-il été placé au même rang qu’un ministre pour bénéficier de cette faveur ?
Tout comme nous serions curieux de savoir qui est intervenu auprès de Melzi pour qu’Omar Ghrib obtienne ce chalet. Pour ne pas contribuer à la propagation de rumeurs laissant entendre que c’est venu d’en haut, plusieurs sources indiquent que c’est Mohamed Raouraoua, le président de la FAF, ami de Hamid Melzi, qui serait derrière l’intrusion d’Omar Ghrib dans «la principauté de Moretti». Selon les mêmes sources, l’un des fils de Raouraoua serait associé à Ghrib dans certaines affaires. Mais, il faut dire aussi que, pour Melzi, Omar Ghrib pouvait constituer une bonne carte à jouer tant le désormais ex-coordinateur de la section de football nourrissait la rumeur selon laquelle il était proche de Saïd Bouteflika, le frère du président de la République. Maintenant qu’il est nu et que personne ne semble venu à son secours, Melzi agit comme de coutume. Il expulse manu militari quiconque ne serait d’aucune utilité au sein de son réseau de soutiens.
Hichem ABOUD