A en croire le site internet «hanein.info», l’état de santé du président égyptien qui est hospitalisé en Allemagne, est loin d’être rassurant. Hosni Moubarak, bientôt 82 ans, aurait subi, selon la même source, «deux opérations très lourdes». «Son retour aux affaires sera lent, voire impossible», prédit ce média électronique.
Le président égyptien aurait subiune deuxième intervention chi- rurgicale, en début de semaine l’hôpital d’Heidelberg (sud-ouest de l’Allemagne). Il serait atteint d’un cancer à l’estomac et aux organes abdominaux. La vacance du pouvoir risque ainsi de se prolonger.
Le gouvernement égyptien se contente d’expédier les affaires courantes et se projette déjà dans la succession. Le dernier bulletin de santé officiel remonte au 6 mars dernier. Le chef de l’Etat égyptien a officiellement subi une ablation de la vésicule biliaire et le retrait d’un polype du duodénum.
Mais le site internet «hanein.info», dément l’information officielle selon laquelle le président Moubarak a été opéré de la vésicule biliaire. Le chef de l’équipe médicale qui le soigne en Allemagne avait pourtant déclaré que le président égyptien «se remet bien». «Moubarak a subi deux interventions pour éliminer des tumeurs au foie et au pancréas», informe hanein.info.
«Il aurait également un cancer à l’estomac pour lequel il avait déjà été opéré il y a plusieurs années», ajoute la même source qui estime que les chances d’un retour rapide du président aux affaires sont très minces et que la situation semble irréversible».
Le président égyptien, au pouvoir depuis 29 ans, a confié ses prérogatives, le temps de son hospitalisation, au Premier ministre Ahmed Nazif. Le gouvernement est paralysé et n’entreprend plus aucune décision, selon ce site qui cite comme preuve l’absence de réactions officielles au décès du recteur d’Al-Azhar, l’un des soutiens du régime.
«Non seulement Le Caire n’a pas encore procédé au remplacement de Tantatoui, à la tête de la prestigieuse institution islamique, mais surtout, aucun deuil n’a été décrété après sa mort en Arabie Saoudite», constate encore ce média électronique.
«hanein.info» ajoute encore qu’«une direction collégiale aurait été mise en place, en toute discrétion, pour assurer la transition et la succession de Moubarak».
Comme prétendants à la succession figurent Gamal Moubarak, le fils du président, le général Omar Sleimane, chef des Renseignements généraux et Mohammed El-Baradeï, ancien directeur de l’AIEA.
Selon ce journal électronique, les Etats-Unis n’ont jusque-là formulé aucune opposition à Gamal ou à El-Baradeï. Une visite au Caire du vice-président américain Joe Biden, en tournée au Proche-Orient, a été reportée sine die en raison de l’absence de M. Moubarak. Les USA seraient favorables à l’option Sleimane.
Un homme fort du régime issu de l’armée, comme les présidents Sadate et Moubarak et qui peut s’appuyer sur le réseau régional et international qu’il a constitué à la faveur de son implication dans les négociations de paix avec Israël, dans les médiations entre Palestiniens et Israéliens, et entre les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie.
Le patron des renseignements égyptiens s’est également impliqué dans les dossiers du Soudan (Darfour et négociations autour du statut du sud du Soudan), de l’eau (partage de l’eau du Nil) et du Yémen…
La montée en puissance du fils cadet de Moubarak, Gamal, proche des milieux d’affaires, nourrit les suspicions sur une transmission «héréditaire» du pouvoir lors de la présidentielle de 2011, au détriment d’une ouverture politique.
Le chef d’Etat égyptien a un autre fils, Alaa, de son mariage avec Suzanne Thabet, «première dame» d’Egypte, réputée influente auprès de son mari. Les Egyptiens craignent à présent pour l’immunité du pays face aux hégémonies extérieures, notamment iraniennes.
Le régime iranien est accusé d’infiltrer l’Egypte à travers le réseau associatif chiite et par l’intermédiaire du Hezbollah et des Palestiniens du Hamas.
Hosni Moubarak avait déjà été hospitalisé en 2004, en Allemagne pour une hernie discale et avait échappé à au moins six tentatives d’attentat.
Il n’a jamais levé l’état d’urgence instauré depuis son accession au pouvoir. Issu de la petite bourgeoisie rurale du delta du Nil, Mohammed Hosni Moubarak a fait ses preuves à l’armée, jusqu’à devenir commandant en chef des forces aériennes puis vice-président en avril 1975.
Peu osaient parier sur la longévité au pouvoir de cet homme sans grand charisme quand il succéda en 1981 au président Anouar al-Sadate, assassiné par des islamistes.
Pourtant en vingt-neuf ans à la présidence, Hosni Moubarak a maintenu, contre vents et marées, l’ancrage de son pays dans le camp pro-américain et préservé ses amitiés avec Israël qui avaient coûté la vie à son prédécesseur.
Quelque 40% des 80 millions d’Egyptiens survivent avec l’équivalent de 200 dinars algériens par jour, selon des statistiques internationales, alors que le gouvernement est régulièrement mis en cause pour des affaires de corruption. Hosni Moubarak s’est aussi appuyé sur un redoutable appareil policier et sur un système politique dominé par le Parti national démocratique à sa dévotion.
Amine L.