Il assure n’avoir reçu aucune notification: Le chef de bureau de l’AFP à Alger sur la sellette

Il assure n’avoir reçu aucune notification: Le chef de bureau de l’AFP à Alger sur la sellette

Par Farid Belgacem

Le chef de bureau de l’Agence France presse (AFP) à Alger, Aymeric Vincenot, nommé en 2017, serait sur la sellette et devrait définitivement quitter l’Algérie vers la fin du mois en cours, selon des sources concordantes qui indiquent que cette décision émane du gouvernement algérien qui n’aurait pas apprécié le traitement de l’information réservé par ce journaliste à l’élection présidentielle, au 5e mandat et à la santé du chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika.

Contacté dans la matinée d’hier par nos soins, M. Vincenot a refusé de commenter ces informations et a déclaré n’avoir reçu, pour le moment, aucune notification de la part des autorités chargées de l’accréditation des journalistes étrangers en Algérie. “Je n’ai été destinataire d’aucune notification”, a déclaré à Liberté ce journaliste qui, par ailleurs, a préféré que ce soit la rédaction en chef chargée de l’international à Paris, relevant de la rédaction centrale, qui se prononce sur le sujet.

Le journaliste avait-il déjà fait l’objet d’un rappel à l’ordre ou d’une notification lui intimant de rentrer sur Paris ? On n’en sait rien. Mais si M. Vincenot était sûr de poursuivre sa mission jusqu’à la fin de son mandat, il ne nous aurait sûrement pas suggéré de contacter la rédaction centrale, encore moins la rédaction en chef internationale de l’AFP, pour commenter les informations distillées sur sa personne dans les rédactions d’Alger.

Contacté par téléphone à trois reprises, Jennie Mattew, responsable à la rédaction en chef internationale, n’a pas voulu répondre directement, estimant qu’il fallait “officialiser” cette demande par un mail. Chose faite, Hervé Bar, un responsable à la rédaction centrale, a révélé, dans un mail envoyé à Liberté, que “pour faire suite à votre demande, il y aura un communiqué de l’AFP dans l’après-midi (hier, ndlr) à ce sujet”.

Il faut savoir que l’accréditation de M. Vincenot, qui exerce à l’AFP d’Alger depuis 2017, n’a pas été renouvelée pour l’exercice de l’année 2019. Mais, cela ne signifiait guère que c’étaient les prémices qui justifieraient son départ. En revanche, cet état de fait ne relève pas d’un pur hasard puisque ce journaliste a dû attendre, l’année dernière, jusqu’à la fin du mois de mai pour se faire accréditer pour l’exercice de l’année 2018.

De même, le contexte actuel porte à croire que le départ de M. Vincenot était souhaité par les autorités algériennes, notamment par le ministère de la Communication et le bureau de la police des étrangers, qui ont, à maintes reprises, relevé, selon nos sources, la réaction “hostile” de l’AFP après l’annonce de la candidature du président Bouteflika qui a brigué un cinquième mandat. Pis encore, d’aucuns s’interrogent si l’AFP avait couvert ou zappé la manifestation qui s’était déroulée, dimanche dernier, Place de la République à Paris, pour dénoncer le cinquième mandat. Car, l’agence française n’a diffusé aucune information sur cette manifestation grandiose, la première dans l’Hexagone, pour s’opposer à la candidature de M. Bouteflika.

Du reste, à l’heure où nous mettons sous presse, l’AFP n’a rendu aucun communiqué public concernant le départ et/ou le maintien de M. Vincenot à la tête du bureau d’Alger.

FARID BELGACEM