Cette déclaration ne peut que satisfaire la corporation
Malgré son absence et son état de santé, le chef de l’Etat n’a pas raté l’occasion de la Journée de la liberté d’expression pour réaffirmer son engagement à garantir tous les moyens matériels et juridiques à la presse afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle.
L’Etat promet de beaux jours à la presse nationale. Le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, qui est en convalescence au Val-de-Grâce en France, n’a pas manqué à la tradition. Il a tenu à exprimer sa sympathie et sa reconnaissance pour le rôle que joue la presse. Dans un message adressé, à l’occasion de la Journée internationale de la liberté d’expression, le chef de l’Etat a rassuré la corporation. «Je saisis l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse pour m’adresser à vous, eu égard au message et au rôle efficient du secteur par le passé et présentement», a écrit le président Bouteflika. Le message du Président de la République se veut comme un geste fort envers la presse nationale. Malgré son absence et son état de santé, le chef de l’Etat n’a pas raté l’occasion pour réaffirmer son engagement à garantir tous les moyens matériels et juridiques à la presse afin de lui permettre de jouer pleinement son rôle. «Bien que me trouvant à l’étranger, je tenais à m’exprimer à cette occasion, pour réaffirmer l’engagement de l’Etat à doter la presse nationale et le secteur de l’information de mécanismes juridiques et de différentes formes de soutien à même de lui permettre de s’acquitter de ses nobles missions sans restrictions à sa liberté afin qu’elle puisse accéder à la place de choix qui lui revient dans le monde de l’information et du savoir», a poursuivi le Président Bouteflika. Cette déclaration ne peut que satisfaire la corporation qui souffre de manque de couverture par la loi pour l’accomplissement de sa mission. Ce n’est pas tout. La presse nationale aura sa journée. Le chef de l’Etat a décrété le 22 octobre prochain, journée nationale de la presse en signe de reconnaissance à son combat. «Eu égard à la place de ce secteur dans la promotion de l’homme, la défense des fondements de la société et la contribution au développement global, j’ai décidé de décréter le 22 octobre prochain Journée nationale de la presse, au même titre que les autres catégories socioprofessionnelles, en hommage à la parution, le 22 octobre 1955, du premier numéro du journal El Mouqawama El-Djazairia (La résistance algérienne), organe du Front de libération nationale (FLN) et de l’Armée de libération nationale (ALN), d’autant que nous célébrons le cinquantième anniversaire de l’Indépendance nationale», a souligné le chef de l’Etat. Le locataire du palais d’El- Mouradia n’a pas conclu son message sans saluer la presse pour ses efforts. «Tout en saluant vos efforts et les sacrifices des générations successives de journalistes, je tiens à vous féliciter tous, pour ce nouvel acquis en reconnaissance pour vos luttes, vos contributions et votre rôle au service du progrès et de la prospérité de la nation», a ajouté le président de la République. Le message du chef de l’Etat est une réponse indirecte aux rapports critiques des ONG qui taxent l’Algérie sur le manque de liberté d’expression. Le dernier rapport du département américain a été critique sur ce plan. Malgré la suppression des peines d’emprisonnement contre les journalistes, le rapport du département américain estime que le Code de l’information n’assure pas une protection aux journalistes en introduisant des restrictions et des amendes. Le dernier rapport de Reporter sans frontières, RSF, indique que la liberté d’expression a régressé en Algérie. Alors qu’elle était à la 122e place dans le classement mondial, l’Algérie a perdu trois points en se retrouvant à la 125e place. L’Algérie va-t-elle se rattraper? Attendons pour voir.