Il appelLE à un débat sur la question, Ghechir : la peine de mort “n’élimine pas le crime”

Il appelLE à un débat sur la question, Ghechir : la peine de mort “n’élimine pas le crime”
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Le président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme (Ladh), Boudjemaâ Ghechir, a affirmé, hier à Alger, que l’application de la peine capitale “n’éliminera pas le crime et ne résoudra pas les problèmes de la société”, estimant important de débattre cette question avec “calme et pondération”.

“Les études réalisées de par le monde révèlent que la peine de mort n’élimine pas le crime et ne résout pas les problèmes de la société”, a indiqué M. Ghechir dans une intervention lors de la deuxième journée de la conférence sous le thème “Peine capitale : vision régionale arabe”, rappelant que ces problèmes “doivent être résolus avec sérieux tout en se concentrant sur les causes ayant entouré le crime”.

Il a précisé à ce propos que le débat autour de l’abolition de la peine de mort requiert “calme et réflexion”, soulignant que la question “ne se limite pas à faire appliquer cette peine au criminel, mais il est plutôt question d’un projet de société”. Concernant la “nature” de la politique pénitentiaire appliquée en Algérie, M. Ghechir s’est interrogé si celle-ci était “coercitive ou si elle visait la rééducation du criminel et sa réinsertion au sein de la société”. D’autre part, il a indiqué que l’abolition de la peine capitale en Algérie “reste liée à la culture de la société et à la pensée religieuse”, faisant remarquer que “certains expliquent al-qassas (loi du Talion) par l’application au coupable du même traitement qu’il a fait subir à sa victime”. “L’application d’al-qassas en cas d’homicide volontaire n’est ni du ressort de l’État ni de celui de la société, mais il relève du droit des proches par le sang (famille de la victime) qui, eux seuls, sont en mesure de pardonner ou de prendre la diya”, a-t-il encore dit. Le système juridique algérien ne tolère pas ce choix et “même en cas de pardon ou de versement de la diya, la poursuite reste de mise”, a-t-il ajouté.

Enfin, M. Ghechir a évoqué l’historique de la revendication de l’abolition de la peine de mort en Algérie, rappelant que cette préoccupation “ne date pas d’hier. Elle comptait parmi les revendications de certains moudjahidine dans l’Assemblée constitutive en 1963 face à la guillotine du colonialisme”.

LG Algérie