À la veille d’une rentrée sociale que d’aucuns redoutent, le président de la République considère que les difficultés économiques touchent la planète et appelle les Algériens à barrer la route à ceux qui veulent attenter à la sécurité et à la stabilité du pays.
Alors que la crise économique est à nos portes, maintenant que le pétrole poursuit son inexorable dégringolade, de l’avis unanime des experts, mais aussi de responsables politiques, à l’image d’Ahmed Ouyahia qui préconise de “dire la vérité aux Algériens”, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, semble minimiser la situation générée par l’amenuisement des recettes, préférant lancer des banderilles à ses contempteurs accusés de prêcher le “pessimisme” et de “défaitisme”.
Dans son message à l’occasion de la célébration de la Journée du moudjahid, jeudi, lu en son nom par le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, Abdelaziz Bouteflika a appelé à la constitution d’un front uni contre “le sous-développement sous toutes ses formes”, suggérant, au passage, que les difficultés économiques se posent à toute la planète et pas seulement à l’Algérie. “La célébration de la Journée nationale du moudjahid nous interpelle ainsi que l’ensemble des citoyens et citoyennes, à la différence de leurs obédiences et appartenances politiques, à l’effet de faire front uni contre le sous-développement, sous toutes ses formes, et de nous dresser d’un seul bloc contre tout esprit pessimiste et défaitiste, en consolidant l’espoir et la confiance en soi afin de pouvoir appréhender positivement les difficultés économiques qui se posent aujourd’hui à la planète et de nous projeter ensemble, forts du génie de nos jeunes savants, chercheurs et créateurs, de l’ère du pétrole dans l’ère des technologies de pointe”. Histoire sans doute de rassurer, il évoque les immenses potentialités que l’Algérie recèle. “Il va sans dire que la réalisation d’une telle entreprise passe par l’investissement dans le savoir et l’intelligence, dans les énergies renouvelables, les ressources alternatives que notre pays recèle en abondance, fort heureusement”, dit-il.
Dans le prolongement des discours développés durant la campagne électorale, Bouteflika n’hésite pas à brandir le risque sécuritaire. Aussi, faut-il relever, qu’il ne fait aucune référence à la réconciliation nationale dont nous célébrerons bientôt le dixième anniversaire. “Pour la sauvegarde de notre pays et de notre liberté, il nous incombe à tous d’œuvrer au resserrement des rangs face aux menaces du terrorisme barbare et
dévastateur qui ne connaît pas de frontières”.
Et cette construction du front intérieur doit s’inspirer de l’exemple des héros de la Révolution car le pays, suggère-t-il encore, n’est pas à l’abri des complots. “L’évocation offre matière à la réflexion et à l’analyse d’une valeur morale et humaine qui a consacré le triomphe des Algériens lorsqu’ils ont privilégié les facteurs les unissant. Au-delà, cette occasion constitue une référence nationale pour la consolidation de la cohésion sociale, le raffermissement des volontés et la mobilisation des toutes les énergies autour d’un même objectif, autant de vertus qui ont fait de la Révolution un exemple pour toutes les âmes opprimées en quête de liberté et de dignité. Toutes ces valeurs symboliques, nées de la Révolution, étaient destinées à présenter de véritables soupapes de sécurité contre les violents troubles qui ont frappé et plongé d’autres pays dans le chaos. Notre devoir sacré est d’accorder tout l’intérêt à cette immunité procurée par la glorieuse Révolution de Novembre pour contrer les complots ourdis, ou qui pourraient l’être, contre notre chère patrie tant à l’extérieur qu’à l’intérieur”, estime Bouteflika avant de lancer un appel “à tous les enfants de notre pays à s’unir pour barrer la route à tous ceux qui veulent attenter à sa stabilité et le plonger dans l’inconnu”. “Nous n’avons d’autre choix, face à un avenir incertain à l’échelle de la planète, que de nous armer des valeurs de notre religion et de puiser, dans les vertus de notre Révolution bénie et les sacrifices de nos glorieux martyrs, les meilleurs enseignements car telles sont les vertus qui ont bravé et vaincu l’injustice”, affirme-t-il. Bouteflika n’a pas manqué, enfin, à la veille de la rentrée sociale dont il ne doit pas exclure qu’elle sera difficile de titiller l’ego des enseignants et des travailleurs.
“À l’approche de la rentrée scolaire et universitaire et du retour de nos écoliers et enseignants aux bastions du savoir, de la connaissance et de la formation professionnelle et à l’occasion de la rentrée sociale de nos travailleuses et travailleurs qui s’appliquent en faveur du progrès de leur pays, je tiens à exprimer à tous ma considération et ma reconnaissance pour leurs efforts louables, tout en les exhortant à œuvrer davantage pour préserver les acquis moraux et matériels de la nation”. “L’Algérie est un legs précieux dont la préservation est la responsabilité de tous”, conclut-il.