Après l’échec de toutes les tentatives de chantage visant à « impliquer » notre pays dans une guerre aux lendemains incertains, le Mouvement pour l’unicité et le djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO) passe à la vitesse supérieure en provoquant carrément l’Algérie.
En effet, ce mouvement terroriste vient d’annoncer l’installation d’une base djihadiste dans la région d’El-Khalil au nord du Mali, à 400 Kilomètres seulement de la frontière algérienne et de la première localité du sud algérien, Bordj Badji Mokhtar.
L’annonce est faite par Abou Walid Sahraoui, présenté comme porte-parole de ce mouvement terroriste, dont l’information est rapportée par certains sites d’information. Cette initiative du MUJAO, si elle venait à se concrétiser, s’apparente à une provocation directe à l’adresse de l’Algérie qui multiplie les efforts politiques et diplomatiques afin d’épargner l’effusion du sang au Mali.
Les desseins de cette entreprise terroriste sont tellement simples qu’ils visent à entraîner l’Algérie dans le conflit malien, car si les groupes terroristes du MUJAO s’apprêtaient à mener des incursions et des attaques le long des frontières sud du pays, l’Armée algérienne ne resterait pas les bras croisés et riposterait du tac au tac. D’ailleurs, l’Algérie a pris toutes ses dispositions pour sécuriser au mieux ses frontières, notamment au Sud où le péril est le plus ressenti.
Les éléments de l’ANP ainsi que d’autres corps de sécurité sont déjà à pied d’oeuvre le long de nos frontières afin de parer à toutes tentatives d’incursions et contrecarrer les mouvements terroristes en cette conjoncture très difficile marquée par une confusion générale au Mali, notamment après que le Conseil de sécurité des Nations Unies eut entériné la décision de déployer une force militaire dans la sous – région.
L’initiative provocatrice du MUJAO survient également, notons-le, au moment où l’Algérie est parvenue à faire signer un accord historique entre le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) et Ançar Eddine il y a quelques jours à Alger, synonyme d’isolement pour les groupes terroristes qui écument la région à l’instar du MUJAO et AQMI.
Cet accord qui couronne ainsi la victoire diplomatique d’Alger dans les efforts d’un règlement pacifique de la crise malienne a fait naturellement réagir les groupes terroristes qui ont tout l’intérêt à ce que la sousrégion s’embrase pour régner en maîtres.
Autre spontanéité qui mérite d’être méditée ; la décision du MUJAO de se rapprocher des frontières algériennes pour installer leur bastion djihadiste vient juste après la vidéo diffusée par les éléments d’AQMI ravisseurs de ressortissants français dans la région. Ils incombent pour cela l’entière responsabilité de l’échec des négociations pour leur libération à l’attitude des autorités françaises qui n’auraient pas daigné répondre aux exigences des ravisseurs.
Toutefois, en décidant de se placer à 400 Km des frontières sud de l’Algérie, le MUJAO semble détenir les moyens de défier une forme armée bien structurée, ce qui renseigne sur l’étendue de leurs capacités de nuisance mais aussi et surtout sur les moyens humains et matériels dont ils disposent.
Ceci constitue une réelle menace sur la sous-région, en ce sens que l’intervention militaire onusienne qui se déploiera incessamment au Mali amorcera le début des hostilités. Pour rappel, le MUJAO qui provoque aujourd’hui l’Algérie détient aussi des diplomates algériens enlevés à Gao juste au début de la crise malienne.
M. A. C