L’Algérie fait l’objet de plusieurs menaces. Les différents courants salafistes et même des sectes font du prosélytisme. Pour y faire face, le ministre des Affaires religieuses et du Wakf, Bouabdallah Ghlamallah, a réuni, hier, à Dar el imam d’Alger, les inspecteur des affaires religieuses pour leur délivrer ce message : « Notre pays est en danger, soyez vigilants ! ».
« Pour ne pas laisser le champ libre aux salafistes, au prosélytisme et à tout courant étranger d’autant qu’il existe en Algérie même des adorateurs de Satan », a déclaré M. Ghlamallah. Désormais, ces inspecteurs doivent contrôler leur secteur localement. Il leur est demandé surtout de détecter tout mouvement suspect et déjouer toute tentative de déstabilisation. Pour le ministre, il faut faire la différence entre l’opposition politique et la destruction.
« On peut critiquer le système et le pouvoir mais on ne peut pas tolérer ce qui touche à notre pays et son unité », a-t-il soutenu. De ce fait, il signale que le contrôle des mosquées par l’Etat a poussé des prédicateurs venant d’autres pays à faire du porte-à-porte pour prêcher. Pour y faire face, il a appelé les « inspecteurs à informer à temps de leur présence ». Evoquant les fetwas « importées » et via net, le ministre a signalé que celles visent à déstabiliser le pays. Mais les Algériens sont devenus plus conscients. « Ils se méfient de plus en plus des chaînes étrangères.
Les chiffres le confirment. 80% des Algériens, dont des émigrés, sollicitent les imams sur la chaîne coranique télévisée », a-t-il souligné. M. Ghlamallah a appelé les inspecteurs à accompagner les imams dans l’accomplissement de leur devoir d’orientation et d’enseignement dans les moquées afin « de préserver l’image et la place de la mosquée chez les Algériens », soulignant que ce lieu de culte « représente le rempart de la nation » qui la protège de toute déviation.
Le ministre a souligné, par ailleurs, l’importance pour l’inspecteur d’être en contact permanent avec l’inspecteur central et l’imam, indiquant que les technologies de la communication utilisées à cet effet sont disponibles. L’inspecteur doit coordonner également avec le département de l’inspection générale du ministère dans le cadre de la communication, l’information et le suivi.
« L’imam doit être instruit et au courant de la réalité de la société car on a des imams qui manquent de formation et d’orientions », a-t-il souligné. D’autre part, le ministre a appelé les inspecteurs et les imams à la création de clubs spécialisés de recherche dans la littérature islamique, le Coran et la religion de l’islam, en coordination avec le directeur du centre culturel islamique, « pour une meilleure promotion de la culture islamique en Algérie ».
Neïla B.