Le secrétaire général du Front de libération nationale a nié, jeudi, s’être exprimé au nom du président de la République. Dans un entretien accordé à un site d’information, il a indiqué que Bouteflika ne se présenterait pas s’il n’y a pas une «demande élargie de la société».
Saâdani dit une chose et son contraire. Jeudi, en marge de la cérémonie d’installation de la Commission de supervision des élections présidentielles, le secrétaire général du FLN a nié avoir parlé au nom du chef de l’Etat. «Je n’ai pas parlé au nom du Président, je me suis exprimé en qualité de secrétaire général du FLN.
Dans la logique, le président du parti est le candidat du FLN», a-t-il soutenu. Pourtant, la veille, au siège du parti, Saâdani déclarait haut et fort que Bouteflika est «officiellement candidat». «Je déclare une nouvelle à tous les sceptiques que le président du FLN, le moudjahid Abdelaziz Bouteflika, est le candidat du parti. Et j’annonce officiellement que le Président Bouteflika est candidat à l’élection présidentielle », a affirmé le secrétaire général du FLN lors d’une réunion des mouhafedhs.
A force d’abuser des effets d’annonce, Amar Saâdani donne l’impression de ne plus maîtriser la situation. En l’espace de quelques semaines, il est passé du stade de «le Président Bouteflika est candidat» à celui de «il est officiellement candidat» pour finalement se déjuger et dire qu’il n’avait pas parlé en son nom personnel. Mais Saâdani semble avoir engagé un nouveau virage. Dans une interview filmée accordée au site d’information Tout sur l’Algérie, il a précisé que Bouteflika ne se porterait pas candidat s’il «n’y a pas une demande élargie de la société».
«Abdelaziz Bouteflika aime le suspense. S’il n’y a pas une demande élargie, bien élargie, de la société, il ne se présentera pas.» Saâdani souligne toutefois que son parti a effectué un «sondage » qui confirmerait que Bouteflika jouit d’une «grande popularité». «Nous sommes persuadés que le Président ne rejettera pas cette demande du peuple. Même s’il ne souhaite pas se porter candidat ou qu’il n’ait plus la volonté qu’il avait par le passé.
Il va accepter et répondre à l’appel du peuple», assure-t-il. Bien entendu, le secrétaire général du FLN ne manquera pas de s’en prendre aux journalistes qu’il accuse d’entretenir «la confusion». «La confusion existe dans la tête des journalistes. Le Président a jusqu’au 2 mars à minuit, pour déposer son dossier de candidature. Et, avant cette date, on ne peut parler ni de confusion ni de polémique. Pourquoi s’entêter à vouloir faire du Président un candidat exceptionnel ? Bouteflika est comme tous les autres candidats à la présidentielle.» Un candidat exceptionnellement ordinaire.
T. H.