C’est de façon presque instinctive qu’Abdelkader Ghezzal a répondu présent à sa première convocation l’année dernière, plus exactement le 15 novembre 2008, à l’occasion du stage qui a lieu à Rouen. Il affiche une forme éblouissante.
En rejoignant le groupe, l’attaquant de Sienne ne s’attendait certainement pas qu’il allait être titularisé par le coach national face au Mali, trois jours après, en l’occurrence, le 18 novembre. Mais Rabah Saâdane savait pour l’avoir d’abord suivi avec son équipe de Sienne et pour l’avoir vu à l’entraînement que les Verts venaient de bénéficier des services d’un grand attaquant. Depuis, Ghezzal n’a pas cessé de faire parler de lui, en confirmant tout le bien qu’on pensait de lui.
Sa grande force : peser sur l’adversaire et beaucoup défendre
Trois mois après et plus exactement le 11 février dernier, et à l’occasion de son premier match en Algérie, au stade Tchaker, Ghezzal ouvre la marque à la 35’ de jeu, face au Bénin en amical, et par la même occasion, son compteur de buts. Pour sa première rencontre officielle à Kigali, le joueur de Sienne n’était pas très chanceux, notamment à la suite d’une très jolie frappe qui fut repoussée par le poteau, mais il se rattrapera de la plus belle des manières le 7 juin dernier, face à l’Egypte, en doublant la mise d’une très jolie tête. C’est toujours lui qui égalise contre le Rwanda à Blida, alors que notre équipe nationale était menée au score.
Enfin, et prouvant qu’il savait faire autre chose que de marquer des buts, c’est bien lui qui fait le super joli écran à Antar pour que ce dernier puisse ajuster son tir. Aussi et en plus d’être un buteur, le joueur de Sienne pèse beaucoup sur les défenses adverses et défend beaucoup.
En rejoignant la sélection nationale et en disputant son premier match un 18 novembre 2008, il ne se doutait certainement pas une seule seconde qu’une année plus tard, jour pour jour, il serait en coupe du monde. Pour sa première CAN, le moins que l’on puisse dire, c’est que Ghezzal affiche une forme éblouissante, au point de réussir un triplé dans de tout petits bois, lors de la séance de mardi. Comme à son habitude, très souriant, Ghezzal promet une grande CAN, estimant que le groupe fera de son mieux pour revenir avec le trophée.
A présent, la première partie du stage s’est terminée, place à deux jours de vacances avant les choses sérieuses la semaine prochaine…
Eh bien, tout s’est bien passé, nous avons eu trois séances d’entraînement où nous nous sommes mis petit à petit dans le bain.
Comme vous avez pu le voir, tout s’est très bien passé en attendant qu’on entame la deuxième et dernière partie du stage avec notamment l’arrivée des trois éléments qui nous manquaient, en l’occurrence Bougherra, Yebda et Belhadj. Je pense que le but de ce stage de cinq jours, c’était plus pour nous retrouver et nous évaluer.
Le premier jour, vous nous aviez dit qu’il faisait très froid, là ça va mieux on dirait.
Il est vrai que dimanche avec le mistral, il faisait très froid, mais lundi et mardi, le climat était beaucoup plus clément. Je pense qu’en Angola, il fait moins froid et c’est tant mieux (rire). En fait, cet endroit qu’on connaît déjà très bien est parfait pour la concentration et la préparation d’une compétition comme celle de la Coupe d’Afrique, on se sent vraiment bien ici au Castellet.
On peut dire que sur le plan personnel, ça s’est plutôt bien passé pour vous avec votre équipe de Sienne, cette saison.
Même si j’ai disputé beaucoup de matchs la saison dernière, je ne les ai pas joués tous contrairement à cette année. Donc, sur le plan personnel, je suis très content, car j’ai été titularisé lors de toutes les rencontres de mon équipe à l’exception des rares fois où j’étais suspendu. Chaque semaine dans le Calcio, je jouais les 90 minutes et c’est pour cette raison que je suis très satisfait et de mon rendement et de ma forme physique, car je me sens vraiment bien.
Après la qualification, vous n’avez pu eu l’occasion de rentrez chez vous à Lyon, avez-vous eu droit à un accueil particulier cette fois en rentrant d’Italie ?
J’ai eu la chance de voir mes parents à Alger car ils se trouvaient sur place quand nous sommes revenus de Khartoum. Bien évidemment, ils étaient très contents pour moi et pour notre qualification. Après cela, je suis parti voir mes grands-parents qui étaient aussi très heureux pour nous tous. Pour ce qui est de mes amis et des gens de mon quartier que je tiens à saluer, ils n’ont pas fait de fête particulière pour moi, mais à chaque fois que je les vois, ils s’arrêtent et sortent de leur voiture pour me saluer et me féliciter. Franchement, ça fait chaud au cœur.
Lors des trois séances d’entraînement, nous avons constaté que vous affichez une forme éblouissante au point de réussir un triplé dans de tous petits bois ?
Comme je vous l’ai dit, il y a quelques semaines, je me sens bien physiquement et je suis bien dans ma tête. En fait, c’est tout simple, je ne me suis jamais senti aussi bien. Là, nous avons deux jours pour nous reposer et décompresser un peu et, à partir du 1er, nous serons d’attaque pour préparer le mieux possible cette coupe d’Afrique.
Au vu de votre forme actuelle, vous promettez donc aux Algériens des buts en Angola ?
En tant qu’attaquant, mon rôle, c’est bien évidemment de marquer des buts et Inchallah, j’en marquerai le plus possible afin de permettre à mon équipe de gagner. Maintenant que ce soit moi qui marque ou quelqu’un d’autre, le plus important, c’est la victoire.
Le coach national nous avait déclaré récemment qu’il jouerait de la même manière, en l’occurrence en 3-5-2 durant la CAN, on peut dire que quel que soit le joueur qui sera aligné avec vous devant, vous n’aurez aucun problème d’adaptation ?
Je pense que nous avons prouvé lors de la phase qualificative que quel que soit le joueur qui rentrait, qu’il soit attaquant ou autre, titulaire ou remplaçant, tout le monde se donnait à fond pour un seul et unique objectif, en l’occurrence gagner. Donc, pour moi, il n’y a vraiment aucun souci à ce niveau, l’essentiel sera de gagner et de faire une bonne CAN afin de ramener la coupe à la maison.
Il y a un nouveau venu au sein de l’équipe, en l’occurrence l’attaquant Ziaya, comment ça se passe avec lui notamment à l’entraînement?
– Comme vous le savez, cette première phase du stage, c’était plus pour nous retrouver, je pense que ce n’est qu’à partir de la semaine prochaine qu’on verra les automatismes sur le terrain. Mais je pense que si le coach a fait appel à Ziaya, c’est qu’il est bon et c’est tant mieux pour nous.
Après deux absences lors des deux dernières CAN, les supporters algériens attendent beaucoup de vous durant cette édition ?
Avec le parcours que nous avons effectué cette année, nous avons montré que nous ne craignons aucune équipe et que c’est au contraire les autres qui ont peur nous.
Maintenant, il ne faut pas non plus s’enflammer, il faut utiliser ça dans le bon sens et que ça reste une force. Mais je pense que si on continue sur cette même lancée avec le groupe qu’on a, on réussira quelque chose lors de cette coupe d’Afrique.
On sent que vous êtes toujours très heureux de vous retrouver ?
C’est tout à fait vrai et il faut que ça soit tout le temps comme ça. Cette solidarité, la bonne ambiance et la fraternité entre nous les joueurs, c’est ce qui a fait notre force jusque-là et il est impératif donc de sauvegarder tout cela. Je pense qu’il vaut mieux avoir un bon groupe avec une très bonne ambiance que d’avoir de supers stars qui évoluent au Barça et une mauvaise ambiance. C’est pour cette raison qu’on fait de notre mieux pour préserver cet acquis notamment lorsqu’il y a de nouveaux éléments qui rejoignent l’équipe.
A. H. A.