Pour le patron de la Centrale syndicale, favoriser la consommation des produits fabriqués localement est l’unique solution pour réduire la facture des importations.
“Consommer national est une bataille citoyenne.” Tel est le message délivré par le patron de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), alors qu’il effectuait, hier, une tournée des stands de la Foire de la production nationale, à la Safex. Abdelmadjid Sidi-Saïd est venu soutenir la production nationale et exhorter à consommer local. Pour le premier responsable de l’UGTA, favoriser la consommation de la production nationale est l’unique solution pour réduire la facture des importations.
C’est en compagnie d’Abdelaziz Mehenni, président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa), et d’une délégation de cadres de l’UGTA, que Sidi-Saïd s’est prêté au jeu de tester certains produits. Le patron de l’UGTA a, par exemple, enfilé une veste de costume dans le stand d’une entreprise de confection d’habillement. Il a vanté la qualité des différents produits approchés.
Puis, il s’est attardé dans la partie réservée à l’électronique et à l’électroménager. Les produits exposés par les entreprises Enie et Eniem ont particulièrement intéressé les membres de la délégation. Des smart-TV, en passant par les cuisinières et autres réfrigérateurs, la qualité apparente et l’attractivité des prix ont ravi le patron de l’UGTA.
Sidi-Saïd et Mehenni demandent si les ventes de ces produits sont importantes et si les quantités sont disponibles ? L’exposant leur répondra que les parts de marché restent très limitées.
Le patron de l’UGTA s’inquiète du manque de visibilité des produits. Il estime que c’est par méconnaissance que les Algériens ne les achètent pas. Sidi-Saïd souhaite voir la production nationale présentée dans plus de manifestations de ce type. À cette occasion, Sidi- Saïd est revenu sur le dossier du crédit à la consommation. “Il est en phase finale de préparation et sera relancé au début de l’année 2014”, a-t-il annoncé.
“La production nationale victime de sa qualité”
Mais Ahmed Fettouhi, président du directoire de la SGP Indelec, relève qu’un des freins à la consommation de la production nationale réside dans l’inefficacité du contrôle sur les produits importés. Pour ce cadre, le marché est inondé de produits de mauvaise qualité, dont la durée de vie est souvent courte et sans possibilité de les réparer en cas de panne. “Des produits jetables”, dit-il. M. Fettouhi estime que les laboratoires de contrôle ne jouent pas leur rôle.
L’importation de ces produits ne devrait pas être autorisée car ils ne répondent pas aux normes exigées. Des normes de sécurité et de qualité que les entreprises nationales ont l’obligation de respecter. “La production nationale est victime de sa qualité”, dénonce-t-il. M. Fettouhi affirme ne pas être contre les importations, mais qu’elles devraient être mieux encadrées.
Il assure, en outre, que la production nationale est compétitive en matière de prix et “ses parts de marché vont augmenter à condition qu’il y ait plus de contrôle”. Pour finir, M. Sidi-Saïd a plaidé pour un renforcement des partenariats public-privé et public-public.
A H