Il a remporté le doublé avec son club turc de Galatasaray : Feghouli, la nouvelle année de grâce !

Il a remporté le doublé avec son club turc de Galatasaray : Feghouli, la nouvelle année de grâce !

Perdu dans les dédales d’un champion turc moins exposé que la Liga espagnole qu’il a quittée pour relancer sa carrière en Angleterre, Sofiane Feghouli est en train de vivre une nouvelle jeunesse du côté d’Istanbul, chez les Sang et Or qui viennent de boucler la saison 2018-2019 par un retentissant doublé coupe-championnat.

A bientôt 30 ans, Sofiane Feghouli vit des moments fabuleux en Turquie qu’il a rejointe en 2017 en provenance de West Ham avec un CV quasi-vierge. Malgré un talent qui a fait saliver les plus grands d’Europe quand il évoluait à Grenoble, le natif de Levallois-Perret a atterri en Espagne, chez un club «Tche» pas au mieux de sa forme avec le départ de ses meilleurs joueurs vers les grands d’Espagne (Barça notamment) et d’Europe à l’exemple de David Villa, David Silva ou encore Carlos Marchena. Le club valencian vivait ces dernières saisons sous la tutelle d’hommes d’affaires espagnols. Le président Manuel Llorente, arrivé en 2009, est obligé de vendre ses meilleurs joueurs. Deux années plus tard, il léguera le club à «Bankia», conglomérat bancaire dont l’apport redonnera quelques couleurs aux clubs avec des jeunes issus du centre de formation qui vont également constituer une matière très prisée par les grands d’Europe. C’est durant cette phase de transition qu’atterrit le fantasque joueur franco-algérien qui a forcé ses dirigeants de Grenoble pour pouvoir rejoindre l’Espagne.

Feghouli aura des difficultés à s’incruster au sein d’un team dont le socle reposait sur des joueurs formés au club et certains bons éléments recrutés en petites divisions. Il devait donc «transiter» par Almeria en vue de se recycler et de se forger une autre mentalité. Connu pour être un dur à cuire, Feghouli finira par rebondir à Valence où il devait forcer l’admiration du public du Mestalla. Un come-back réussi sous les ordres d’un certain Unai Emery. C’est ce dernier qui en fera de Soso l’un des éléments de base de la renaissance de l’équipe valencianne. 

Trois saisons durant (de 2012 à 2015), il accomplira les grands exploits au sein de l’équipe qui a séduit l’Europe. Sur un plan personnel, Feghouli décrochera en 2015 le symbolique mais mérité titre de «Meilleur joueur africain de la Liga». C’était l’année de tous les records pour un footballeur qui, chez les Verts, pris une autre dimension avec deux participations consécutives à la phase finale de la CAN (2013 avec Halilhodzic et 2015 sous Gourcuff). C’était aussi la saison de trop chez le club espagnol qu’il quittera à cause principalement du mépris affiché à son égard par un certain Ernesto Valverde, l’actuel coach de Barcelone, qui le confina aux rôles secondaires. Las de vivre un nouveau cauchemar et assailli par les sollicitations, Feghouli cèdera sous les sirènes anglaises.

Il rejoindra alors, lors de l’été 2016, West Ham où il espérait s’imposer. Peine perdue. Après de bons débuts chez les Hammers, Feghouli rentre dans les rangs et ses performances individuelles deviennent insignifiantes (27 matchs joués et 4 buts inscrits) . Ni lui ni les dirigeants de West Ham ne voulait poursuivre le deal. C’est alors la formule de prêt qui se présentera aux deux parties. Mais pour aller où ? Des contacts multiples avancés par les médias, seul celui des turcs de Galatasaray fera le bonheur et du joueur et de son club employeur (West Ham). Une destination quelque peu bizarre pour un footballeur qui aime les challenges. Et ceux de Fatih Terim et des stambouliotes de Galatasaray étaient «immenses». L’équipe n’avait rien gagné depuis 2015 et le 20e sacre en championnat et le 17e trophée national remporté en 2016. Ses participations aux compétitions européennes ne dépassaient non plus le cadre des préliminaires.

Istanbul comme rampe de (re) lancement

C’est ainsi que la direction du club se décide à opérer le plus gros investissement de l’histoire de Galatasaray depuis sa création en octobre 1905. Et Feghouli faisait partie de ses hommes de base sur lesquels l’ancien sélectionneur de la Turquie, Fatih Terim limogé par la fédération en juillet 2017. Enfant de la maison, Terim a ratissé large en ramenant de bonnes recrues puisées de la Liga (Mariano) du Calcio (Nagatomo), d’Angleterre (Fernando) ou de Russie (Belhanda) pour reconquérir les titres. La première saison de Feghouli en Turquie a été une petite réussite (7 buts et 10 assists en 31 matchs joués) malgré les critiques de la presse turque toujours si exigeante envers les joueurs étrangers. Une hostilité qui a failli être préjudiciable à l’Algérien qui entrera en conflit avec la direction du club et son entraîneur. Son retour en Angleterre où il était suivi par plusieurs équipes était en l’air, la direction du club arguant des problèmes financiers pensait vendre quatre de ses vedettes dont Feghouli en vue de récupérer quelque 20 millions d’euros.

Les fans cimboms, les ultras de Galatasaray, en décideront autrement en forçant et Terim et les dirigeants du club à conserver le talentueux numéro 89. Un pari risqué pour le joueur, le club et l’entraîneur Terim mais qui a fini par se réaliser au bout d’une saison 2018-2019 pleine (40 matchs joués, 13 buts marqués et 7 passes décisives servies) ponctuée par un authentique doublé, le premier pour Galatasaray depuis 2015 et le sixième de l’histoire du club (1963, 1973, 1999, 2000, 2015 et 2019). Mais surtout le tout premier pour le milieu droit algérien qui a remporté tous ses titres sous le maillot de Galatasaray, deux championnats consécutifs en 2018 et 2019, une coupe nationale en 2019 et une Supercoupe en 2018. Feghouli aura, somme toute, bien fait de rester en Turquie où il est sous contrat jusqu’en juin 2022. Il s’est refait une santé en attendant de briller chez les Verts avec qui il ira en Egypte dans la peau de l’outsider mais avec une ambition jamais démentie de jouer le titre africain.

M. B.