Il a qualifié les événements du 17 octobre 1961 de “crime d’état”: Henri Pouillot interpelle François Hollande

Il a qualifié les événements du 17 octobre 1961 de “crime d’état”: Henri Pouillot interpelle François Hollande

Dans une longue missive publiée sur son blog, le militant antiraciste, anticolonialiste, de la mémoire, Henri Pouillot, a interpellé le président français, François Hollande, sur le massacre du 17 Octobre 1961 qu’il qualifie de “crime d’État”. En effet, 55 ans après, la France officielle s’abstient encore de reconnaître ce crime perpétré contre les Algériens qui manifestaient pour l’indépendance de l’Algérie.

“Une sanglante répression”, rappelle Pouillot qui réitère, encore une fois, son appel à François Hollande à reconnaître officiellement, d’autant que Pouillot est un témoin vivant de la guerre de Libération et de la torture généralisée de l’armée française en Algérie. Dans sa lettre ouverte, ce militant des causes justes a rappelé au président français que “le 15 octobre 2011, en sa qualité de candidat à la présidence de la République, il avait signé la pétition initiée par le Collectif du 17 Octobre 1961, demandant au président de la République de reconnaître et de condamner ce crime d’État commis par la France le 17 Octobre 1961”.

Un rappel, à juste titre, pour rafraîchir la mémoire de François Hollande qui n’a pas, jusqu’ici, tenu ses promesses électorales pour rétablir la vérité sur ces massacres. Mieux, il rappellera au chef de l’État français que “le 17 octobre 2012, comme ce collectif n’avait pas de réponse à ses deux courriers, je suis un de ces militants (en tant que l’un des animateurs de ce collectif) qui ont patienté plus d’une heure sous la pluie devant la porte de l’Élysée sans pouvoir être reçu (…) J’ai pris connaissance de sa position en tant que chef de l’État à travers les médias”.

Il ira jusqu’à remettre en cause le sens de la communication de l’Élysée : “Je suppose que cette lettre, comme les précédentes que je vous ai adressées, restera sans réponse. J’avais pourtant voté pour vous en 2012, espérant, tout particulièrement sur ces aspects, que le changement, c’est maintenant !!! Hélas, trois fois hélas !!!”, écrit encore Pouillot. Énumérant les crimes de guerre commis par l’armée française, Henri Pouillot reproche à François Hollande d’avoir oublié, dans sa “position laconique” vis-à-vis du massacre du 17 Octobre 1961, d’évoquer “qui est responsable de ces faits (…) Ils ne sont pas reconnus comme un crime d’État, comme vous vous étiez engagé un an plus tôt à le faire”. Dans sa lettre, Pouillot rappelle à Hollande avoir déclaré et reconnu en 2012 que “le 17 Octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression.

La République reconnaît avec lucidité ces faits. Je rends hommage à la mémoire des victimes”. Et de rétorquer à Hollande : “Vos propos ne sont pas à la mesure de la responsabilité de la France envers le peuple algérien. Quand l’État français reconnaîtra-t-il ses responsabilités et condamnera-t-il les crimes commis en son nom ?

Tout particulièrement pendant la guerre de Libération de l’Algérie, comme les crimes d’État du 8 Mai 1945, du 17 Octobre 1961, du 8 Février 1962 et les crimes contre l’humanité, comme le colonialisme, l’institutionnalisation de la torture, les viols, les exécutions sommaires, les essais nucléaires au Sahara, les camps d’internements (pudiquement appelés camps de regroupements)”, s’interroge Pouillot. Et de conclure en interpellant M. Hollande sur “le déni de vérité de transparence dans l’assassinat de Maurice Audin”.