Une semaine après l’officialisation de la candidature de Bouteflika pour un quatrième mandat, son Premier ministre assume le rôle de directeur de campagne en se répandant en promesses électoralistes.
Hier à Boumerdès, sa 47e visite, Sellal a tenu à rassurer à la fois les élèves et les enseignants quant au règlement de la crise que vit le secteur de l’éducation depuis plusieurs mois, à commencer par le mécontentement des lycéens qui refusent de sacrifier leurs vacances, comme suggéré par le ministère de tutelle.
Pour contenir la colère de ces derniers, M. Sellal préfère sacrifier son ministre de l’Éducation pour annoncer qu’il n’y aura pas de suppression des vacances de printemps. “Rassurez-vous, vous aurez vos vacances le plus normalement du monde”, a tenu à souligner de prime abord le Premier ministre s’engageant, du coup, à ouvrir le dialogue avec les élèves et leurs parents, mais aussi avec l’ensemble des syndicats représentatifs du secteur.
L’objectif étant, dit-il, de trouver des solutions à tous les problèmes qui affectent le secteur de l’éducation. “Il était temps qu’on mette un terme à l’agitation qui perturbe la scolarité de nos enfants. Et pour ce faire, il est impératif de trouver des solutions en dialoguant avec les élèves et leurs parents, afin d’éviter toute influence négative sur la scolarité de ces derniers”, a martelé M. Sellal devant les représentants de “la société civile” de Boumerdès, estimant qu’il est encore possible de trouver des solutions sans impacter le cursus scolaire des élèves. “On s’engage à trouver le moyen d’assurer les cours de rattrapage pour les élèves dans des conditions normales, tout en maintenant les vacances mais aussi la date des examens. Vous allez avoir des cours de rattrapage comme vous dites ‘normal’, passer votre bac ‘normal’”, s’engage le Premier ministre. Il s’engage également à dialoguer avec tous les syndicats “reconnus” du secteur de l’éducation lesquels, faut-il le souligner, étaient pourtant exclus lors de la dernière tripartite… L’autre promesse de l’ancien directeur de campagne de Bouteflika (en 2004 et en 2009) est relative au problème des chalets installés à Boumerdès depuis le séisme de mai 2003 ! Aujourd’hui, il y a encore quelque 12 000 unités dont les familles victimes de cette catastrophe naturelle attendent d’être relogées. À ce jour, reconnaît-il, seulement 4 000 logements sont en cours de réalisation alors que les 8 000 autres doivent attendre encore quelques mois pour être lancés. “J’ai donné des instructions au ministre de l’Habitat pour qu’il engage des entreprises qualifiées pour le lancement des chantiers dans, au plus tard, les trois mois à venir”, promet le Premier ministre.
M. Sellal n’oubliera pas, bien sûr, de rappeler que la politique de logement reste privilégiée dans le programme du président Bouteflika.
Mais pas seulement ! Pour M. Sellal, l’Algérie doit tous les “acquis” réalisés depuis 1999 à l’homme de la réconciliation. Inutile d’expliquer de qui il s’agit.
F. A