Il a présenté hier son dernier livre “Le Rempart” à Tizi Ouzou, Ali Haroun plaide pour un “minimum commun”

Il a présenté hier son dernier livre “Le Rempart” à Tizi Ouzou, Ali Haroun plaide pour un “minimum commun”

Ce minimum se résume, selon lui, autour de l’unité du territoire, l’identité nationale et le passé de l’Algérie qui doivent fonder ce minimum commun.

Ali Haroun, ancien membre du Haut Comité d’État (HCE), a appelé samedi à Tizi Ouzou la classe politique à s’entendre sur un “minimum commun” pour, a-t-il dit, “préserver l’avenir de l’Algérie”. Intervenant lors d’une conférence-débat pour la promotion de son dernier livre Le Rempart, Me Haroun a estimé que “la majorité doit s’entendre sur un minimum commun, sur ce qui est important, afin de préserver l’avenir de notre pays”. “Ce minimum commun est l’unité du territoire, l’identité nationale et le passé de l’Algérie, qui sont des questions fondamentales sur lesquelles on doit être d’accord”, a-t-il soutenu, insistant sur le fait que “l’avenir du pays et l’intérêt commun doivent être placés au-dessus de toute autre considération”. “Ce qui nous unit est beaucoup plus important que ce qui nous divise, celui-ci étant accessoire, on doit le dépasser”, a-t-il observé. Évoquant des “difficultés” auxquelles fait face actuellement l’Algérie, il a appelé à “trouver des solutions aux situations difficiles entre Algériens et loin de toute forme de violence”. “Chaque idée différente doit être considérée comme un plus qui nous pousse à nous remettre en question”, a-t-il dit. À ce titre, l’ancien moudjahid a plaidé en faveur d’une “coordination minimale entre les différentes façons de penser l’Algérie pour faire face aux difficultés actuelles et préserver les principes fondamentaux, inspirés de Novembre 54, qui fondent

l’État algérien, à savoir son caractère républicain, démocratique et social”. “Ce sont ces principes qui se sont retrouvés menacés durant la crise de 1990 lorsque l’ex-Front islamique du salut (FIS-dissous) avait pris la majorité des communes aux élections municipales”, a-t-il affirmé, car, selon lui, “le projet d’instauration d’un État islamique est à l’opposé des principes de Novembre”. L’intervenant évoquera longuement la genèse de l’arrêt du processus électoral de 1991 suite auquel l’Algérie a basculé dans un terrorisme islamiste d’une rare violence. En acteur et témoin de cet épisode noir de l’histoire de l’Algérie qu’il a abordé dans son nouveau livre intitulé Le Rempart, dédicacé en marge de sa conférence, Ali Haroun a souligné que “l’arrêt du processus électoral était le fruit du vide constitutionnel auquel il était à l’époque extrêmement difficile de pallier”. Le 30 décembre, le président de l’Assemblée nationale a annoncé que “la législature est terminée”. “À partir du

11 janvier, l’Algérie n’avait ni Président ni Assemblée, et l’article 84 disait qu’en cas de conjonction de vacance de l’Assemblée avec le décès du Président, c’est le président du Conseil constitutionnel qui est investi des pouvoirs du président de la République, sauf que le président du Conseil constitutionnel a refusé avec l’argument que nous n’étions pas dans une situation de décès du Président. Ce qui a alors créé un vide constitutionnel”, a expliqué Ali Haroun, non sans rappeler que c’était là que le Conseil de sécurité a pris les choses en main en attendant une solution alternative. “On m’a chargé d’aller voir Boudiaf qui était mon chef durant la Révolution et mon ami après l’Indépendance pour le convaincre.” Puis de rappeler les conditions du retour de Si Tayeb El-Watani en concluant qu’“il est trop tôt pour parler de la mort de Boudiaf, c’est quelque chose de très sensible”.

LG Algérie

S.L.APS