Le conflit opposant la société de l’Eau et Assainissement d’El-Tarf et Annaba (SEATA) et le groupe allemand Gelsenwasser va finir devant un tribunal de France. Pour cela, la célèbre firme allemande connue pour ses capacités en gestion du précieux liquide vient de déposer plainte auprès d’un tribunal parisien reconnu pour ses compétences internationales en matière de litiges commerciaux.
Dans sa requête contre le ministère des Ressources en eau, anciennement sous la coupe de l’actuel chef du gouvernement, Abdelmalek Sellal, Gelsenwasser dénonce la suspension arbitraire du contrat de parteneriat qui le liait à l’Algérie à hauteur de 51/49. Ce partenariat, dont Gelsenwasser est majoritaire de 51%, a été signé en 2008.
Il prévoit dans des engagements fermes avec des obligations de résultats que la « société allemande doit améliorer la distribution des eaux à Annaba et à El-Tarf, tout comme elle travaillera pour le recyclage des eaux usées qui seront destinées pour les besoins de l’industrie ».
Mais rien ne se fera comme le souhaitait le ministère des Ressources en Eau, côté algérien, qui avait reproché à reprises à travers de multiples correspondances adressées à la direction générale de SEATA, géré principalement par Gelsenwasser, son manque d’efficacité et son retard pour répondre aux besoins de la population d’Annaba et d’El-Tarf en matière de réalisation d’un véritable réseau d’adduction et d’alimentation en eau potable, ainsi que la rénovation des stations de pompages et la création d’autres stations plus modernes répondant à la demande des besoins des deux wilayas.
Pour parer au plus vite, le gestionnaire allemand de SEATA, méconnaissant le terrain d’Annaba et d’El-Tarf, fera appel à un encadrement français qui n’apportera pas les résultats recherchés par le gouvernement.
Pis. Gelsenwasser Algérie, devenu SEATA, n’avait pas apporté des capitaux nécessaires soit pour financer ses réalisations ou pour au moins payer les salaires des travailleurs. Scandale dans cette affaire : c’est l’Etat algérien en partenariat qui a toujours payé la masse salariale et financé la réalisation des différents projets hydrauliques entrant dans la mise en application du plan quinquennal 2010/2014.
Deux ans après son installation en Algérie, Gelsenwasser a été incapable de respecter « ses engagements contractuels avec les pouvoirs publics à travers son savoir-faire dans la gestion de l’eau ». Abdelmalek Sellal, alors ministre des Ressources en Eau, après constat des piètres résultats de la firme allemande décida en avril 2011 de résilier le contrat liant Gelsenwasser à l’Algérie.
Il faut noter qu’auparavant cette résiliation de contrat, le ministère des Ressources en Eau avait déclenché un audit révélant qu’à Alger la Française Suez a atteint ses résultats, pour Oran, que la société espagnole Agbar Aqua a enrigistré des progrès satisfaisants, pour Constantine à laquelle la gestion de l’Eau a été confiée, à la Marseillaise des Eaux les résultats ne sont pas aux espérances voulues. Le même audit signale qu’à Annaba les résultats sont en déça de toute espérance.
Aujourd’hui, Gelsenwasser, a déposé plainte auprès d’un tribunal international parisien contre le ministère de Ressources en eau et réclame pour rupture de contrat abusif 10 milliards de dollars pour grave préjudice.
Une somme colossale. Mais selon des sources fiables proches de SEATA, « Gelsenwasser a causé de graves préjudices à SEATA en laissant des dettes énormes pour l’entreprise se chiffrant à plusieurs millions de dollars ».
Amar Saifi