L’ex-Premier ministre a choisi d’aborder des sujets d’une brûlante actualité.
C’était dans une salle de la Maison de la culture archicomble qu’a animé hier son meeting Ahmed Ouyahia. Comme Sellal, directeur de campagne de Abdelaziz Bouteflika, Ahmed Ouyahia a fait une entrée triomphale parmi une foule qui acclamait à coups de slogans et de youyous la réélection du président sortant. Après l’intervention du directeur de campagne de la wilaya qui a qualifié Ahmed Ouyahia de digne héritier des guerriers numides et de l’homme qui a toujours répondu à l’appel de l’Algérie dans les circonstances difficiles, l’invité de la wilaya a reçu un cadeau de l’école des beaux-arts d’Azazga et un petit tour de magie. Un magicien qui fait sortir une colombe à partir de flammes comme réponse à ceux qui veulent remettre l’Algérie à la période de la décennie noire.
Pour clore une campagne marathonienne, Ahmed Ouyahia a choisi d’aborder des sujets d’une brûlante actualité. «Bouteflika a besoin de vous pour l’après-17 avril pour faire face aux multiples dangers qui guettent l’Algérie de l’extérieur», a-t-il clamé devant une assistance qui applaudissait longuement.
Une actualité que l’orateur signale: «Les terroristes encore en activité ont une raison supplémentaire de déposer les armes et de revenir parmi leurs concitoyens.» Pour l’ex-Premier ministre «même si ces derniers ont des raisons de prendre les armes, ils doivent comprendre aujourd’hui, qu’eux aussi, n’ont pas de pays de rechange.
L’Algérie est votre seul pays.» S’adressant aux terroristes encore en activité. Aujourd’hui, il ne s’agit plus de différends entre nous Algériens, l’Algérie fait face à un terrorisme qui vient de l’extérieur. «Ceux qui ont attaqué la base de Tiguentourine étaient au nombre de quarante dont 38 étaient des étrangers» expliquera-t-il. Un fait qui fera dire à l’orateur qu’il n’y a pas de printemps arabe mais plutôt un grand complot.
Après cet appel, l’orateur est revenu sur la campagne électorale. «Nous sommes des démocrates, nous respectons les cinq autres candidats, dit-il. La différence entre ces derniers et Abdelaziz Bouteflika réside dans le fait que celui-ci a un bilan.» Justifiant les critiques sur ce chapitre mais rejetant les appels de certains candidats qu’il ne nommera cependant pas. «Mais, estime-t-il, les critiques ne doivent pas aller au-delà des normes démocratiques», ajoute-t-il. «A eux qui viennent ici à Tizi Ouzou vous dire que vous êtes des lions et nous avons besoin de vous le 17 avril, s’il y a fraude, nous disons barakat la violence, barakat la mort! Vous devez compter sur vous-mêmes et non sur le sang des Algériens», clamera-t-il.
Après cette explication, Ouyahia revient longuement sur le bilan de Abdelaziz Bouteflika. «Ses réalisations parlent pour lui», dira-t-il devant une assistance très nombreuse. Ouyahia évoquera à cet effet, justement la paix revenue après une décennie de sang et de larmes. L’orateur n’oubliera pas, toutefois, le rôle des gardes communaux, des militaires et des groupes d’autodéfense qui se sont sacrifiés pour atteindre cet objectif que le président Bouteflika s’est donné lors de son premier mandat.
Au chapitre économique, Ahmed Ouyahia dira que grâce à Abdelaziz Bouteflika, l’Algérie ne doit un dollar à personne. Bien au contraire, l’Algérie a une cagnotte qu’elle épargne pour les futures générations. L’orateur parlera également de la politique du logement. «Dans le prochain mandat, tout Algérien aura son logement. Bien plus, l’Etat construira même pour les futures générations de jeunes qui en auront besoin», dira-t-il.
Pour Ouyahia, les Algériens n’ont pas tort de qualifier Bouteflika de président des pauvres. Il a institué des politiques d’aide aux jeunes comme l’Ansej et les logements ruraux. Il a également refusé toutes les injonctions des institutions économiques internationales qui le pressaient à lever les subventions sur beaucoup de produits. Pour l’orateur, répondant à ceux qui lui reprochent d’avoir dépensé des sommes colossales, Abdelaziz Bouteflika a mis l’argent du pays au service des Algériens à qui cette manne financière appartient d’ailleurs. Enfin, notons qu’après une première semaine de campagne molle, il a été constaté un démarrage sur les chapeaux de roues dans la wilaya de Tizi Ouzou.
Les candidats ont envoyé les grosses pointures. Après Abdelaziz Belaïd, Ali Benflis, c’est au tour de la direction de campagne de Abdelaziz Bouteflika d’envoyer au charbon kabyle, deux grosses pointures, Amar Ghoul et Amara Benyounès. Quelques jours plus tard, ils verront leur succéder le directeur de campagne, Abdelmalek Sellal, avant de clore en apothéose avec une autre grosse pointure, Ahmed Ouyahia.