Le Comité de coordination des mutuelles qui conteste sa non-association à l’élaboration de l’avant-projet de loi concernant leur secteur, rejette en bloc le contenu de ce texte et saisit le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.
Dans une conférence de presse tenue hier à Alger, le porte-parole du Comité de coordination des mutuelles, M. Harmat, a fait savoir qu’il «n’a été tenu compte ni du groupe de travail représentant la tripartite, encore moins des recommandations et suggestions du Conseil national consultatif de la mutualité sociale, dans l’élaboration de l’avant-projet de loi qui sera appelé à régir le secteur». A cet effet, M. Harmat annonce que «les représentants des mutuelles demandent le report de cet avant-projet de loi «accompli sans la présence des mutuelles ni même du syndicat». Pourtant, poursuit-il, «la qualité des représentants mutualistes dont l’expertise sur la gestion du système de protection sociale est reconnue, a permis de constituer en Algérie des mutuelles stables». Etant une forme spécifique d’autogestion, la mutualité, selon les explications de M. Harmat, ne peut se soumettre à un texte de loi imposé. «Sa nature même est autogestionnaire puisque les adhérents qui la composent sont rassemblés par leur seule volonté. Ils se réunissent à leur gré pour désigner des responsables, définir leur orientation et gérer comme ils l’entendent leur patrimoine commun sur la base d’un statut spécifique», a-t-il souligné. «Le plein développement et l’efficacité totale de l’association mutuelle ne doivent pas remettre en cause ces libertés mais favoriser leur épanouissement ajoutera-t-il. Or, la mise en œuvre de l’avant-projet de loi sur la mutuelle présenté par le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale agit selon le porte-parole du Comité de coordination, dans «un contexte fermé qui ne reflète pas les droits et libertés des adhérents ». Enfin, il est à signaler que le Comité de coordination des mutuelles a adressé hier une correspondance au Premier ministre Abdelmalek Sellal, dans laquelle il explique ses préoccupations.
M. M.