L’accusé a fait «une déclaration d’opposition» contre son jugement par contumace
Les hommes de droit soutiennent que son procès ne se tiendra pas avant l’automne prochain, c’est-à-dire vers octobre 2014.
Avec l’introduction jeudi dernier en fin de matinée, d’un pourvoi en cassation contre l’arrêt de renvoi de son procès par la chambre d’accusation de la cour de Blida, Abdelmoumen Khalifa devra attendre un bon bout de temps (plus d’un semestre au moins) pour pouvoir être jugé.
En effet, ce dernier a introduit jeudi dernier, un pourvoi en cassation devant la Cour suprême contre l’arrêt de renvoi de son procès par la chambre d’accusation de la cour de Blida. «La Cour suprême a enregistré jeudi matin un pourvoi en cassation introduit par Rafik Abdelmoumène Khelifa contre l’arrêt de renvoi de son procès par la chambre d’accusation de la cour de Blida en 2007», a ajouté la même source. L’accusé a également fait «une déclaration d’opposition» contre son jugement par contumace à l’issue duquel il a été condamné en mars 2007 à perpétuité dans l’affaire de la banque qu’il dirigeait et qui a été dissoute, selon la même source. L’article 326 du Code de procédure pénale stipule que «si le contumax se constitue prisonnier ou s’il est arrêté avant que la peine soit éteinte par prescription, le jugement et les procédures faites depuis l’ordonnance de se présenter sont anéantis de plein droit». L’ordonnance de se présenter est envoyée à l’accusé 10 jours avant le début du procès.
Maître Djamel Boulefrad, un des conseils du collectif du procès Khalifa considère, en outre, que M.Khalifa qui a été condamné par contumace, demeure toujours à l’abri d’ennuis car bénéficiant toujours de la présomption d’innocence. Pour le défenseur, Khalifa n’est nullement poursuivi pour corruption et donc les scandales de corruption qui ont révolté l’opinion publique ces dernières années, ne pourraient en aucun cas, influencer le cours du procès de l’homme d’affaires. Maître Boulfrad signale, par ailleurs, que «le procès qui se tiendra peut-être en automne se tiendra avec équité et transparence, d’autant plus qu’eu égard des tenants et aboutissants du dossier, qu’un simple avocat débutant pour défendre avec brio et tirer son épingle du jeu dans l’intérêt bien compris de ce qui est reproché à l’accusé».
Et Maître Boulfrad Djamel d’ajouter, avec le sourire en coin qui lui est coutumier lorsqu’il plaide: «Quant à de pseudos-futures révélations» émanant de Khalifa, il y a lieu de rester dans le «carré» de la réglementation et d’affirmer que jamais, au grand jamais, ce dossier ne verra des «rajouts» devant les juges, car lorsqu’il était à l’étranger, il pouvait aisément évoquer des «noms», voire des personnalités influentes du pays.
Néanmoins, ce dernier a constamment affiché un mutisme et un silence de mort. Les amateurs de scoops qui rêvent d’éventuelles «négociations» avec la justice algérienne, doivent se contenter exclusivement de l’unique scoop. Son extradition!
Refugié à Londres depuis 2003, Abdelmoumène Rafik Khelifa a été remis mardi dernier à l’Algérie par les autorités britanniques. Un communiqué du ministère de la Justice avait indiqué que l’extradition intervient «conformément» aux procédures légales et aux dispositions de la convention judiciaire entre l’Algérie et le Royaume-Uni. Le tribunal criminel de Blida avait condamné l’ancien P-DG du groupe Khalifa, Abdelmoumène Rafik Khelifa, en mars 2007 par contumace à la perpétuité pour «plusieurs crimes en relation avec la gestion d’El Khalifa Bank dont, constitution d’une association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels». Neuf autres inculpés avaient également été condamnés par contumace, à 20 ans de prison ferme dans ce premier procès relatif à la caisse principale d’El Khalifa Bank où il a été constaté un trou financier de 3,2 milliards de dinars (plus de 40 millions de dollars US). Parmi les 104 accusés présents au procès de 2007, une cinquantaine a été relaxée, les autres ayant été condamnés à des peines allant d’une année à 20 ans de prison. Parmi les condamnés, 75 avaient introduit un pourvoi en cassation devant la Cour suprême. Le procès, après cassation, ouvert le 2 avril 2013, avait été reporté à une date ultérieure.