Il a incarné une nouvelle vision du monde

Il a incarné une nouvelle vision du monde
il-a-incarne-une-nouvelle-vision-du-monde.jpg

Surnommé «comandante» Hugo Chavez, parallèle fait à Che Guevara, Hugo Rafael Chavez a tiré sa révérence hier

au terme de sa dernière bataille contre le cancer cette fois.

Cet ancien lieutenant-colonel de l’armée vénézuélienne, inspiré par les thèses du général Simon Bolivar (libérateur au XIXe siècle des colonies espagnoles d’Amérique du Sud), il fonde un réseau socialiste clandestin au sein de l’armée, le Mouvement révolutionnaire bolivien (MBR-200).

Celui qui avait tenté à deux reprises, sans succès, de renverser le président Carlos Andres Pérez, chef d’Etat impopulaire, lui coûtant deux années de prison, n’a pas pour autant baissé les bras. Il était revenu à la politique en créant un parti légal, le Mouvement de la cinquième République, faisant de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, soutenu par une forte coalition de la gauche. Hugo Rafael Chavez devient président de la République

LG Algérie

le 2 février 1999.

Chavez «anti-impérialiste» s’est distingué dans plusieurs dossiers politiques internationaux, dont celui de la Palestine, s’exprimant contre l’occupation israélienne et se rendant en Irak lorsque ce pays était sous embargo, menacé par une offensive dirigée par les Etats-Unis d’Amérique. Ce qui lui a valu la sympathie de non seulement une grande partie du peuple vénézuélien mais aussi celle de plusieurs pays arabes.

Qualifié de «régime autoritaire» par une partie de l’opinion et de «libérateur» par une autre partie, qu’elle soit vénézuélienne ou internationale, le pouvoir de Hugo Rafael Chavez, grand ami de Fidel Castro, de l’ex-président du Brésil, Lula, et d’Evo Morales, de Bolivie, avec lesquels il partageait le même sentiment «anti-impérialiste», a résisté à toutes les tentatives de «déstabilisation».

Il a réussi à gagner la sympathie de larges pans du peuple vénézuélien et de plusieurs autres pays, il a réussi à faire de son pays une puissance pétrolière, s’imposant comme deuxième plus grand fournisseur de pétrole des Etats-Unis d’Amérique dont l’ex-président George Bush a été fortement égratigné par le défunt président du Venezuela.

Chavez et la loi algérienne sur les hydrocarbures

La loi sur les hydrocarbures qui a failli être promulguée en Algérie après avoir été votée à l’Assemblée populaire nationale (APN), il y a quelques années, «bradant» le pétrole algérien, avait été fortement contestée par Chavez, avait rapporté à l’époque la presse.

Les Algériens ont largement commenté la visite faite par le défunt président de la République du Venezuela en Algérie en pleine polémique sur cette loi qualifiée de «suicidaire». Des indiscrétions avaient fait état de «tentatives et conseils» donnés par Hugo Rafael Chavez à l’Algérie, la dissuadant de promulguer cette loi «qui allait vendre les gisements pétroliers algériens».

Le défunt président, qui a mené sa bataille anti-impérialiste jusqu’au bout, a été finalement emporté par un ennemi commun à toute l’humanité : le cancer. Il a été parmi les rares présidents à avoir soutenu le président syrien Bachar Al Assad, face à ce qu’il a qualifié de «terroristes», une position proche de celle de la Russie et de la Chine.

«Comment ne pas soutenir le gouvernement de Bachar Al Assad puisque c’est le gouvernement légitime de la Syrie. Qui soutenir ? Les terroristes, ceux qui veulent un conseil de transition, ceux qui tuent les gens de tous côtés ?», s’est interrogé Hugo Rafael Chavez, en 2012, après sa réélection à la tête de l’Etat. Il est parmi ceux qui ont dénoncé la participation des terroristes affiliés  à Al Qaïda dans la guerre en Syrie.

Mounir Abi