Lekhwiya de Djamel Belmadi, Karim Boudiaf et Madjid Bougherra a réussi à garder son titre de champion du Qatar, avec 7 points d’avance sur son concurrent direct El-Djeich.
Le Magic, l’un des artisans de ce succès, nous parle dans l’entretien qui suit de son 7e titre personnel, de ses ambitions, des Algériens du Qatar, mais surtout de Mourad Meghni qui passe des moments pénibles avec son club Umm Salal.
– Tout d’abord, félicitations pour votre titre de champion du Qatar…
– Merci beaucoup. Ce titre est le résultat d’un travail acharné. C’est vrai qu’on devance de 7 points notre poursuivant direct El-Djeich, mais ça a été quand même difficile. Plusieurs clubs jouaient le titre et Dieu merci, on a su rester lucides et concentrés durant toute la saison. Le coach a fait un grand travail et nous en tant que joueurs, on a suivi ses consignes et l’avons aidé dans sa tâche. C’est le fruit d’un travail d’équipe. La direction, le staff et les joueurs sont restés solidaires jusqu’à la fin.
– Vous n’étiez pas là la saison dernière, mais Belmadi dit que ce titre était plus difficile que celui de l’exercice écoulé…
– S’il le dit… Al-Sadd, Al-Rayan et El-Djeich ont renforcé leurs rangs par rapport à la saison passée. Ce fut une menace permanente. Ils nous ont mis la pression jusqu’à la fin, mais nous, on n’a rien lâché et on a disputé tous nos matchs comme si c’était des finales.
– On vous a vu très heureux en fin de match, pourtant vous êtes à votre septième titre personnel…
– J’ai gagné trois doublés avec les Glasgow Rangers et maintenant un championnat avec Lekhwiya et croyez-moi, le bonheur est le même. C’est vrai qu’avec les Glasgow Rangers la joie est partagée avec des milliers de fans, ce qui est exceptionnel et complètement à l’opposé de ce qu’on voit ici au Qatar, mais pour les dirigeants et les joueurs, ce titre est aussi important que n’importe quel autre titre au monde.
– Vous avez presque tout réussi dans votre carrière. Vous avez commencé dans un petit club en France et grimpé les échelons en un temps record, disputé la Ligue des champions plus d’une fois, gagné des championnats, des coupes, disputé une Coupe du monde et une Coupe d’Afrique des nations et maintenant vous gagnez le championnat au Qatar, c’est quand même énorme comme carrière ?
– Je suis très satisfait de ce que j’ai réalisé dans ma carrière, même si j’estime que j’aurais pu faire mieux. Cela dit, ce n’est pas encore terminé et je ne compte pas m’arrêter là. J’ai toujours soif de titres et de succès. Mes ambitions vont au-delà de ce que vous pouvez imaginer. Je suis un compétiteur et un gagneur. Je veux connaître d’autres sensations et gagner plus de titres.
– C’est quoi vos objectifs à présent ?
– Mon ambition en club est de gagner les deux compétitions qui restent à disputer, à savoir la Coupe du prince et le trophée de l’héritier du trône qu’on veut absolument remporter. Mais le plus important à mes yeux et aux yeux des responsables est de remporter la Champions League asiatique, ce qui nous permettra de disputer la Coupe du monde des clubs, comme l’a fait Nadir Belhadj cette saison avec Al- Sadd. Mes objectifs avec l’équipe nationale d’Algérie sont les mêmes que ceux de tous les Algériens : se qualifier à la CAN 2013 en Afrique du Sud et aller le plus loin possible et surtout disputer la Coupe du monde 2014 au Brésil.
– En parlant de la LDC asiatique, comment avez-vous trouvé le niveau ?
– Le niveau est bon. On n’a pas encore rencontré toutes les équipes, mais celles qu’on a croisées jusque-là sont vraiment très bonnes. Le challenge s’annonce difficile pour tous les clubs engagés dans cette compétition, néanmoins, on a une bonne équipe, un bon coach et une bonne direction. On sait qu’on est capables d’aller jusqu’au bout du rêve. On y croit très fort en tous les cas.
– Vous n’avez pas le temps de savourer votre titre, puisque vous allez enchaîner avec un match de Champions League dans quelques jours…
– Oui, c’est vrai. On n’a que deux jours pour se reposer et savourer ce titre, parce que après, on devra reprendre le travail et entamer la préparation pour notre prochain match de Champions League en Iran. C’est un match extrêmement important et difficile en même temps. Je ne vous apprends rien si je vous dis que le niveau en Iran est très bon et que l’ambiance dans les stades dans ce pays est extraordinaire.
– Djamel Belmadi a déclaré récemment que vous, Ziani et Koné pouvez facilement jouer en Europe. Qu’en pensez-vous ?
– On n’a pas été formés au Qatar quand même ! On vient d’Europe ! Et si on l’a quittée ce n’est pas parce qu’on ne pouvait plus y jouer ou suivre le rythme, mais ce fut un choix de carrière et une envie de découvrir d’autres sensations. Karim, Nadir ou même Mourad et moi pouvions très facilement continuer à y jouer jusqu’à notre retraite sans le moindre problème. Donc, pour répondre à votre question, je dirais que ce qu’a dit Djamel est tout à fait logique et normal. Ça ne devrait choquer personne.
– Justement, puisque vous parlez des Algériens qui évoluent au Qatar, comment jugez-vous leur saison ?
– Avant de représenter et de défendre son nom et sa réputation, on est là en tant qu’Algériens. On est les ambassadeurs de l’Algérie. On se doit de montrer un bon visage et surtout une bonne image du joueur et de la personne algériens. Dieu merci, je pense qu’on a réussi à honorer le pays. Belmadi, Boudiaf et moi sommes champions. Karim Ziani a propulsé son club à la deuxième place et il est meilleur passeur du championnat. Nadir Belhadj est deuxième meilleur passeur et l’un des meilleurs joueurs au Qatar. Il a remporté la Champions League asiatique et disputé la Coupe du monde des clubs. Meghni, par contre, a eu quelques difficultés parce qu’il revient de blessure, mais je suis sûr qu’il va revenir très fort car c’est un grand joueur.
– Vous qui êtes proche de Mourad, dites-nous comment il se porte et comment il gère cette situation ?
– Je vois Mourad très souvent. On se parle presque chaque jour et je peux vous dire qu’il est très lucide et fort. Beaucoup auraient craqué à sa place, mais lui il a continué à travailler très dur. Il n’est pas découragé et il ne baissera pas les bras. J’espère du fond du cœur qu’il va rejouer à l’occasion de la Coupe du prince. Il le mérite amplement.
– Que pensez-vous de Boudiaf ?
– C’est un joueur très prometteur. Il est très à l’écoute. C’est un gars sérieux qui a un bon gabarit mais aussi une grande marge de progression. Il peut encore progresser et avancer dans sa carrière. Moi qui joue à ses côtés et qui le suit de très près depuis que je suis à Lekhwiya, je peux vous dire qu’il a beaucoup de qualités.
– Un dernier mot aux supporters algériens qui sont heureux de vousvoir champion à nouveau…
– Comme j’ai dédié mes anciens titres avec les Glasgow Rangers aux supporters algériens et dit que ces titres sont aussi les leurs, je dirais la même chose pour ce titre peut-être même un peu plus parce-que trois Algériens y ont contribué. Ce titre est aussi algérien en attendant d’autres exploits incha Allah.
A. B.