Le wali a recommandé «le parachèvement des chantiers en souffrance et la prise en compte de quatre priorités qui aboutiront à mettre à plat l’anarchie qui règne dans le secteur».
Le wali d’Oran, Zaâlane Abdelghani, n’a pas mâché ses mots en affrontant face à face et ingénieusement le ministre des Transports Amar Ghoul pour lui énumérer toutes les défaillances qui marquent le secteur des transports dans la wilaya d’Oran. Cela s’est passé hier à l’occasion de la visite ministérielle guidée par Amar Ghoul dans la deuxième ville du pays.
Dans sa plaidoirie, le wali a été explicite en énumérant les chantiers qui nécessitent d’être parachevés dans les plus brefs délais tout en développant la partie Ouest d’Oran. Cette partie, non loin du centre ville d’Oran, est en passe de se «ruraliser» vu les innombrables phénomènes qui se sont installés faute de développement. «Elle est marginalisée», a expliqué Abdelghani Zaâlane ajoutant que «cette marginalisation n’a pas lieu d’exister».
Devant la personne du ministre, le premier magistrat de la wilaya a récidivé en énumérant, tout en les identifiant, les problèmes qui marquent le secteur des transports aussi bien dans la wilaya d’Oran que dans cette partie qui continue à échapper à tout contrôle étant donné qu’elle est constituée d’un bidonville géant. Sur sa lancée, il a recommandé la nécessité de «parachever les chantiers en souffrance tout en prenant en compte quatre priorités qui aboutiront à mettre à plat l’anarchie qui continue à marquer le secteur des transports». Depuis prés de 20 années, aucun de tous les walis qui se sont succédé à la tête d’Oran n’a «osé» affronter un quelconque ministre en visite à Oran.
L’actuel wali a eu l’audace d’ingénier en se mesurant à un ministre qui gère un secteur acerbement critiqué par tous les Oranais. Dans le passé, et à chacune des visites officielles, le ministre sermonnait et dictait. Le contraire s’est produit dans le périple d’hier, le wali se lance dans ses explications tandis que le ministre s’est mis à écouter attentivement tout en approuvant par des signes mimiques en hochant la tête. Il dira dans le chapitre du projet du siècle, le tramway d’Oran, qu’il devient «plus qu’urgent» de procéder à l’élargissement des rames vers la partie Ouest jusqu’à lier les quartiers de Rocher et El Hassi. L’enjeu est de taille.
Il porte sur la «citadinisation» de ces quartiers qui ont tendance à sombrer dans la ruralisation alors qu’ils se trouvent à quelques encablures du centre ville et de ses somptueuses rues Khemisti et Larbi Ben M’hidi. Ce n’est pas tout. La nouvelle gare routière de Sidi Maarouf n’a pas été omise par le premier responsable d’Oran qui a recommandé l’inscription de sa réalisation. Un autre problème, qui n’est pas des moindres, est le téléphérique d’Oran.
Ce moyen de transport par câbles est à l’arrêt depuis belle lurette. Là encore, le wali n’a pas mâché ses mots en dénonçant devant la personne du ministre «l’attitude» du premier responsable du métro d’Alger. «Je l’ai (responsable du métro-Ndlr) rencontré en personne», a dévoilé Abdelghani Zaâlane ajoutant qu’«il (le premier responsable du Métro d’Alger), s’est engagé à prendre en compte la défection du téléphérique».
«Hélas, rien n’a été fait depuis maintenant 4 mois», a déploré le wali. Ayant été acculé, le ministre n’a rien trouvé de mieux comme réponse que de s’engager quant à parachever les chantiers lancés tout en conditionnant ses propos en recommandant d’éviter ce qu’il a appelé «de bricolage».
