Dernièrement, des citoyens oranais, habitués à accomplir leurs prières à la mosquée « Saad Inb Abi Wakas » de Hai El Menzel (ex-Canastel), au nord-est d’Oran, ont surpris leur jeune imam, la main dans le sac, en train de puiser dans la caisse des dons du masdjid.
Auparavant, ces mêmes citoyens avaient constaté que la somme de 15.000 DA avait disparu de cette caisse, ce qui leur a mis la puce à l’oreille, d’autant qu’elle n’avait pas été forcée. Ils ont alors mis en place un comité de surveillance pour surprendre la vile personne qui volait l’argent des bienfaiteurs destiné, normalement, aux pauvres, aux veuves et aux voyageurs, selon les préceptes du Saint Coran. Ce week-end-là, ils ont donc surpris, juste après la prière de l’Icha, leur imam, âgé d’une vingtaine d’années, et fraîchement émoulu de son Institut de formation, en train de puiser dans la caisse. Après l’avoir savonné ils le conduisirent au commissariat avant d’être présenté au procureur. Cette affaire est passée mardi devant la chambre de première instance du tribunal d’Oran où le jeune imam était invité à expliquer son geste que la morale réprouve. Il déclarera à la cour que la paie que lui octroie sa tutelle ne lui suffisait pas et qu’il était obligé, pour arrondir ses fins de mois, de puiser dans la caisse de la zakat. Malheureusement, ces explications n’ont nullement convaincu le représentant du ministère public qui a requis à son encontre quatre années de prison ferme et une forte amende pour malversations et détournement de deniers publics. Le verdict a été renvoyé à une date ultérieure.
A. Abbas
