Il a été mis en circulation en Avril 2011,Où est passé le billet de 2 000 DA ?

Il a été mis en circulation en Avril 2011,Où est passé le billet de 2 000 DA ?
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Émis dans l’urgence pour rafraîchir et rendre accrue la disponibilité de la monnaie fiduciaire, le billet de 2 000 DA reste introuvable. La coupure verte a disparu sitôt mise en circulation. La Banque d’Algérie estime que la propension de l’informel et la thésaurisation empêchent son reflux vers les banques et les postes.

Le billet est indisponible partout au niveau des guichets de la poste et des banques. Une éclipse que même le ministre de la Poste, des technologies de l’information et de la Communication, Moussa Benhamadi, n’arrive pas à s’expliquer. «C’est un phénomène que je n’ai pas compris. Le billet a disparu presque totalement du marché», a-t-il avoué récemment sur les ondes de la Radio nationale. Il devrait s’en préoccuper plus que le reste des membres du gouvernement, lui qui s’est réjoui en premier de l’émission de cette nouvelle coupure, tant est qu’elle devait pallier le manque récurent et éprouvant de liquidités au niveau des guichets de poste. Le billet de 2 000 DA aurait-il été retiré de la circulation, comme d’aucuns se laissent aller à le supposer sans que la Banque d’Algérie n’avise ? Jamais, jure une source au niveau de la direction générale de la Banque d’Algérie, qui, au passage, informe que le gouverneur de la BA et ses collaborateurs se sont penchés sur cette indisponibilité de la coupure. «Nous avons, au niveau de la Banque d’Algérie, tenté de percer le mystère de cette disparition du billet de 2 000 DA du marché et des guichets de la poste et des banques.

Nous avons constaté que le billet ne connaît pas un mouvement de reflux vers la poste et les banques, après sa sortie», souligne le banquier. Un constat corroboré par ce caissier au niveau d’une agence bancaire au centre d’Alger. «Les gens qui viennent déposer au niveau de notre agence ne nous remettent jamais des coupures de 2 000 DA. C’est toujours des coupures de 1 000, 500 et 200 DA», témoigne-t-il. Qu’est ce qui empêche alors le reflux de ce billet vers la poste et les banques ? Notre source au niveau de la direction générale de la Banque d’Algérie fait part des conclusions d’une enquête interne : «La Banque d’Algérie privilégie deux explications à ce phénomène. Nous pensons que le billet se trouve prisonnier des circuits de l’informel dominés par la pratique de la transaction en cash. Nous soupçonnons également sa forte thésaurisation hors des circuits bancaires, et, pour ce faire, quelle meilleure coupure que celle de 2 000 DA !», révèle-t-il, ajoutant – affirmation de banquier – que «les gens, pour échapper au fisc, gardent leur argent en dehors des circuits bancaires». Selon le banquier, donc, le billet de 2 000 DA est devenu un billet fantôme du fait de l’augmentation de l’informel et de sa thésaurisation par des gens qui dissimulent leurs fortunes et fraudent avec le fisc. Que faire alors pour remédier à la situation ? Le cadre de la Banque d’Algérie ne semblait pas avoir la recette. «Le gouverneur de la Banque d’Algérie a retenu l’idée de mettre en place tout prochainement un atelier-débat autour de cette question et d’autres», lâche-t-il, néanmoins. Cela étant, il est utile de souligner que des rumeurs ont circulé quant à l’arrêt de l’émission du billet de 2 000 DA, après, disait-on, qu’il ait fait l’objet de contrefaçon. Le cadre de la Banque d’Algérie réitère que le billet est inimitable. Cette rumeur avait fait suite, rappelons-le, au problème de sa non-reconnaissance par les détecteurs de faux billets au niveau des banques. Un problème dû, ont expliqué alors les banquiers, au fait que «les machines n’avaient pas été paramétrées pour le reconnaître».

S. A. I.

LG Algérie