Il a été menacé de mort: l’acharnement contre Saïd Djabelkhir perdure

Il a été menacé de mort: l’acharnement contre Saïd Djabelkhir perdure
djabelkhir

Les soucis de l’islamologue et intellectuel Saïd Djabelkhir ne semblent pas s’arrêter avec sa condamnation par le tribunal de Sidi M’hamed à 3 ans de prison ferme. Il est, en effet, victime de menaces de mort.

Condamné le jeudi dernier à trois ans de prison ferme sans mandat de dépôt pour « atteinte aux préceptes de l’islam », a affirmé ce lundi qu’il a reçu des menaces de mort sur les réseaux sociaux via de nombreux comptes anonymes.

Dans une déclaration à l’AFP, son avocat Me Moumen Chadi a indiqué que « Saïd Djabelkhir a reçu plusieurs messages de menaces sur Facebook ». Selon lui de « nombreux comptes étaient anonymes, mais que quatre étaient identifiables ».

Sur ce, le juriste ajoute : « nous allons déposer une plainte auprès du procureur du tribunal de Sidi M’hamed pour menaces de mort, diffamation et incitation à la haine ». Ces messages, sont parfois accompagnés de sa photo et de son adresse, appelant à « le décapiter, à l’égorger ou le lapider ».

LG Algérie

« Je me sens plus en sécurité »

Pour sa part, l’islamologue Saïd Djabelkhir s’est dit « ne plus se sentir en sécurité », avant d’ajouter : « S’il m’arrive quelque chose, chacun assumera la responsabilité qui lui incombe », selon ce qu’a rapporté la même source.

Ceci dit, il faut noter que les menaces de mort à son encontre ne datent pas d’aujourd’hui. Selon lui, cela remonte à janvier 2020, soit depuis le dépôt de la plainte contre lui. « Depuis le dépôt de la plainte contre moi, je reçois régulièrement sur ma messagerie privée, sur Facebook, des messages contenant des menaces directes de mort », a-t-il ajouté.

Pour rappel, jeudi dernier, le tribunal Sidi M’hamed à Alger avait prononcé la peine de trois ans de prison ferme sans dépôt, assortie d’une amende de 50 000 DA, à l’encontre de Saïd Djabelkhir pour « atteinte aux préceptes de l’Islam ». Il a été poursuivi par un enseignant universitaire de Sidi-Bel-Abbès avec sept avocats.

Djabelkhir défie ceux qui « veulent éteindre le peu de lumière qui nous reste »

À l’issue du verdict, le condamné a affirmé qu’il compte faire appel au jugement et irait jusqu’en cassation si nécessaire, dans l’espoir d’avoir un jugement plus « rationnel et équitable », défiant ainsi ceux qui « veulent éteindre le peu de lumière qui nous reste et étouffer la raison ».

Il faut noter que le verdict a été, pour le moins, choquant pour sa défense, les défenseurs des droits de l’homme et l’opinion publique en général. Lui-même s’est dit « étonné par la sévérité d’une telle peine et de la condamnation de la pensée libre ».

D’ailleurs, une vague d’indignation a suivi la prononciation du verdict jeudi dernier. Plusieurs personnalités publiques, partis politiques, organisations de défense des droits de l’homme, journalistes … se sont alliés pour apporter leur soutien indéfectible à Saïd Djabelkhir, et a priori, à la liberté de penser et de conscience.