Il a été l’un des plus calmes depuis ces dix dernières années: Ramadhan 2016: au goût de la paix

Il a été l’un des plus calmes depuis ces dix dernières années: Ramadhan 2016: au goût de la paix

La sérénité dont fait montre la société algérienne pendant le mois sacré, tranche avec les discours catastrophistes sur la crise économique.

A voir l’ambiance ramadhanesque qui prévaut dans la quasi-totalité des villes du pays, on est amené à dire que cette année, le mois sacré aura tenu l’une de ses plus importantes promesses, à savoir la garantie de la sécurité des biens et des personnes avant et après la rupture du jeûne. Des centaines de milliers de familles ont déambulé sur les boulevards des grandes villes, assisté à des centaines de spectacles ou tout simplement déjeuné les pieds dans l’eau, avec en prime de longues soirées au bord de la mer. Le nouveau phénomène à la mode qui consiste à rompre le jeûne, non pas à la maison, mais dans des endroits de villégiature a pris une ampleur sans précédent cette année, en raison de la sécurité qui a régné aux quatre coins du pays durant ce Ramadhan. En effet, pour qu’un père de famille décide d’embarquer sa famille dans «l’aventure» d’un f’tour à l’extérieur, c’est tout simplement parce qu’il est convaincu qu’il n’y a quasiment pas de différence entre la maison et le bord de mer au plan de la sécurité.



A quelques exceptions près, les crimes de droit commun qui, habituellement, gâchaient la fête, ont été quasiment absents durant le Ramadhan. A Alger, où pas moins de quatre ou cinq destinations grand public ont vu dévaler des centaines de milliers de citoyens, l’ambiance est bon enfant et les efforts des autorités locales pour égayer les soirées ramadhanesques ajoutent au plaisir des Algérois qui seront sans doute unanimes à affirmer le caractère exceptionnel de l’édition 2016 du mois sacré, jusqu’au méga f’tour collectif organisé par l’APC d’Alger-Centre qui a ravi l’ensemble des convives et au-delà. Et pour cause, l’initiative du maire d’Alger a compté pour beaucoup dans l’esprit convivial qui a marqué les veillées ramadhanesques, mais plus encore, puisqu’il a mis en évidence la grande solidarité manifestée par la société à l’égard des démunis. Des restaurants de la rahma, il y en a eu un peu partout à travers le territoire national et l’on n’a pas entendu parler de graves détournements des aides publiques.

Sans doute parce que, cette année l’implication des associations de bienfaisance a été plus massive et les Algériens ont parfaitement collaboré avec les dizaines d’associations qui avaient demandé, qui des produits alimentaires, qui des habits au profit des familles dans le besoin. Une parfaite synergie s’est donc opérée depuis le premier jour du Ramadhan qui a donné lieu à un climat social très apaisé où l’on a enregistré très peu de débordements sociaux. Il y a les malheureux épisodes de Annaba, d’Iferhounene et peut-être aussi quelques mouvements de colères citoyennes, mais dans l’ensemble, les choses évoluent parfaitement bien. On en a pour preuve, le témoignage d’un officier de police qui a révélé à L’Expression que cette année, les effectifs de maintien de l’ordre ne sont pas stressés, bien au contraire. Le corps est stabilisé, nous dit-il, ce qui amène les services de sécurité à travailler dans des conditions optimales, d’où l’efficacité sur le terrain de la lutte contre le crime de droit commun. On est, en effet, très loin des précédents Ramadhan où des centaines de policiers et de gendarmes faisaient face à une situation explosive à Ghardaïa, ou encore en remontant plus loin dans le temps où les Compagnies républicaines de sécurité étaient très sollicitées par les pouvoirs publics pour éteindre des feux de la contestation sociale, en plein Ramadhan. Cette année, les policiers et les gendarmes ont eu les moyens de faire convenablement leur travail. Résultat: la criminalité a connu une baisse remarquable et cela se constate au quotidien.

La sérénité dont fait montre la société algérienne pendant le mois sacré, tranche avec les discours catastrophistes sur la prétendue double crise économique et politique que vivrait l’Algérie. Il faut bien se rendre compte qu’au moment où dans d’autres pays, la situation sociopolitique se dégrade à vue d’oeil, en Algérie, on s’offre l’un des meilleurs Ramadhan de l’Algérie indépendante. Il y a comme un «alignement de planètes» favorable au pays, diraient certains, puisqu’objectivement et à voir l’état du monde, cet havre de paix et de stabilité qu’est l’Algérie ne devrait pas exister. Et pourtant, les 40 millions d’Algériens peuvent témoigner de la réussite du Ramadhan 2016. Il est entendu, cependant, que l’on n’est pas à l’abri d’une mauvaise surprise. Mais tout en espérant que cela n’arrive jamais, savourons les bons moments d’un Ramadhan dans la sécurité.